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Sauvagines ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Gabrielle Filteau-Chiba












Une sauvagine correspond à l’ensemble des peaux les plus communes vendues par les chasseurs sur les grands marchés de la fourrure. 


Autrement dit, il sera question de chasse, de braconnage, d’écologie et profit et de quelques âmes convaincues que le combat n’est pas vain contre la marche insensée de ce monde.



Si elle porte fièrement son insigne "protection de la faune", elle vit seule dans son abri de fortune dans la forêt, avec pour compagnie une chienne dédaignée en raison de son aspect mélangé, et qui répondra en hommage à ses ascendants au nom de Coyote. 


Outre le constat déprimant du déclin de la faune, que des analyses économiques semblent totalement ignorer, débouchant sur une législation qui ne peut qu’aggraver les choses, la jeune femme devra mobiliser toutes ses forces pour lutter pour sa propre survie, l’un des braconniers semble en effet l’avoir prise pour cible. Or, le gars n’est pas un enfant de choeur, et n’a aucun doute sur sa légitimité  à décider sans autre forme procès qui doit rester en vie, humain ou animal. 


C’est aussi l’histoire d’une belle rencontre, que le hasard d’un journal perdu rendra possible.


On est au coeur de la nature, celle qu’on voudrait voir respectée, faune et flore, en hurlant de rage face aux profits à court terme qui mettent notre planète à mal.


Avec l’accent et les termes si réjouissants de la langue québécoise, l’histoire se dévore, autant pour l’intrigue que pour les personnages. Un cri de plus de désespoir face à l’incurie de l’homme. 


368 pages stock 5 janvier 2022

Sélection POL 2022



Tu sais que tu souffres de solitude quand tu souhaites bonne nuit à un chien qui dort déjà et que tu souris à ta poêle en fonte.


*


Je suis un pion du gouvernement sur un échiquier trop grand pour moi. Un bien beau titre sur papier. Des fois, je me sens comme un parcomètre qui veille à ce que l'industrie de la chasse continue de faire vivre les dépanneurs des villages. En plus, il faut que je sourie poliment à ces gens qui se pavanent saouls en quatre roues ensanglantés de panaches, une once d'orgueil et de vainqueur sorti vivant du bois dans le regard.


*


Ils ont tué. Ils ont aimé ça. Ils ont soif de recommencer et d'une bonne Bud. Le svelte chasseur-pourvoyeur d'autrefois est devenu dans une très vaste mesure un collectionneur bedonnant. Mon évocation du stéréotype de chasseur obèse en salopette camouflage et casquette orange fluo est interrompue par le bulletin des nouvelles régionales à la radio.








Gabrielle Filteau-Chiba est traductrice et autrice. Elle vit avec son compagnon et sa fille dans une maison faite de bois entourée de jardins et de serres, alimentée en électricité par un panneau solaire.




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