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La prisonnière ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Marcel Proust











Marcel analyse un peu moins pour agir un peu plus, relativisant l’intérêt des déductions issues de l’observation : 


« Ceux qui apprennent sur la vie d’un autre quelque détail exact en tirent aussitôt des conséquences qui ne le sont pas et voient dans le fait nouvellement découvert l’explication de choses qui précisément n’ont aucun rapport avec lui ».


Si l’observation persiste , elle est focalisée sur l’objet de son tourment : Albertine l’a rejoint à Paris et demeure chez lui, partageant son quotidien dans des conditions proches de la séquestration. Si elle est libre de ses allées et venues c’est  avec une surveillance de tous les instants et des interrogatoires en règle à son retour. Marcel a depuis longtemps décelée en elle une menteuse et qui plus est, peu finaude, s’emmêlant dans ses contradictions. Marcel traque l’existence non d’un amant mais d’une amante. 


« Sans me sentir le moins du monde amoureux d’Albertine, sans faire figurer au nombre des plaisirs les moments que nous passions ensemble, j’étais resté préoccupé de l’emploi de son temps ». 


On perçoit que seuls les avantages matériels d’une telle situation, elle qui n’a pas le sou soient la seule raison de sa présence, tant Marcel est insupportable. D’autant qu’il dit lui-même souhaite rompre, sans se décider. La jalousie qu’il ressent est une sorte de moteur central dans cette relation ambigüe.


Le baron de Charlus n’est pas en reste au cours de ce tome, de plus en plus imbu de sa personne, sans avouer ses meurs mais avec un certain prosélytisme tout de même. Un  de ses cibles, mal choisie car sous-estimée, est Mme Verdurin dont il a tenté de vampiriser une de ses soirées où le musicien Morel était la vedette.


Au delà de des liens tissés avec son entourage, Proust rédige de très belles pages sur les bruits de la rue, ceux qu’il perçoit alors qu’il est encore couché, et met des images personnelles ur l’animation qui lui parvient. 


Il développe aussi une analyse autour de la musique,  à partir de la sonate de Vinteuil qui bien au delà de la petite phrase sorte de signature du musicien, comme il en existe dans toute oeuvre qu’elle soit littéraire ou artistique, atteint la sensibilité et la mémoire de Marcel. 






« Sans me sentir le moins du monde amoureux d’Albertine, sans faire figurer au nombre des plaisirs les moments que nous passions ensemble, j’étais resté préoccupé de l’emploi de son temps ». 

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« Ceux qui apprennent sur la vie d’un autre quelque détail exact en tirent aussitôt des conséquences qui ne le sont pas et voient dans le fait nouvellement découvert l’explication de choses qui précisément n’ont aucun rapport avec lui ».











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