Greg Woodland
Traduction Anne-Laure Tissut
Du haut de ses dix ans, Hal observe et tente de comprendre. Ses parents, leurs silences abrupts, les discussions à peine voilées par la minceur des cloisons, les absences du père et les pleurs de la mère.
Les alentours, nouveaux pour la famille fraichement arrivée dans cette petite bourgade isolée d’Australie, où la rancoeur est facilement palpable entre les descendants des aborigènes et des colons.
Ces frontières qui séparent deux mondes, Hal ne les cautionne pas, et se lie d’amitié avec une gamine vive et effrontée, dont la peau mate marque les origines.
Sur le fond de ce décor dressé, l’angoisse nait avec l’impression tenace d’être épié. Une silhouette autour de la maison, puis ces appels téléphoniques, au cours desquels l’interlocuteur siffle ostensiblement un air d’Elvis Presley. Et puis ce cadavre de chien, puis de chat, tués selon un mode opératoire identique à chaque fois.
Hal fait le lien mais la sagesse et l’intelligence de l’enfant n’est pas le lot du commissaire, qui par bêtise ou collusion ne tient pas à prendre au sérieux cette affaire, malgré l’insistance de l’agent probatoire Goodenough, qui tente d’oublier ses démons en absorbant du Mandrax.
Une excellente enquête, bien menée, et une lecture attachante grâce au charisme des personnages, en particulier les deux enfants et l’agent Goodenough. On ne voit pas défiler les pages. L’angoisse monte avec la menace qui se précise. Le frisson est au rendez-vous.
Merci à Netgalley et aux éditions Belfond
400 pages Belfond 14 avril 2022
#LeSiffleurdenuit #NetGalleyFrance
Il y avait aussi de bonnes choses sur cette terre. Des choses simples et honnêtes, comme les chiens. Ils vous aimaient et ils vous le faisaient savoir. Pourquoi les gens étaient si compliqués et cachaient des pensées hideuses derrière leurs sourires polis ? Il ne voulait même pas y penser, en cet après-midi si radieux, si chaud, de la fin de l’été.
*
Cela devait faire vingt bonnes minutes que le chien hurlait quand Hal grimpa sur la clôture arrière pour voir d'où ça venait. Il était debout sur la barrière à scruter les enclos en direction des collines depuis environ onze minutes et quarante secondes à présent. Pour l'avoir chronométré la veille avec l'ancienne montre de papa, il savait que c'était le temps qu'il fallait à ses jambes pour se mettre à trembler. Une minute de plus et elles commenceraient vraiment à le faire souffrir.
Greg Woodland est un écrivain et scénariste australien. Le siffleur de nuit est son premier roman, salué par la critique en Australie.
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