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Les filles qui mentent ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Eva Björg Ægisdóttir












L’Islande est une île si inspirante pour les auteurs de polar qu’on est en droit de se demander si le crime n’y est pas en tête des activités lucratives après la pêche et le tourisme. Le crime inventé, au moins, celui sorti des imaginations fertiles des auteurs nordiques à succès.


Cette fois, un cadavre en état de décomposition avancé est découvert dans un champ de lave. Il s’agit donc de croiser les données concernant les personnes disparues et de tenter d’identifier la victime. Un boulot sur mesure pour Elma, et Sævar, les deux collègues chargés de l’enquête. Uniquement collègues ? Leur passé sentimental houleux a fait d’eux des êtres échaudés et peu enclins à se mettre en danger sur le plan des sentiments. Affaire à suivre…


Rien d’original de ce côté là. 


Mais voilà, le roman s’ouvre sur les confidences d’une toute jeune mère, désemparée par la présence de la petite fille née de son corps. Le lien est d’emblée discordant.  On pressent les difficultés à venir, qui se confirmeront lors de ces chapitres en alternance, retraçant l‘évolution du couple mère-enfant.


Bien entendu, en lecteurs de polar averti, vous vous doutez que l’histoire n’est pas là pour faire  joli ! Et votre sagacité est mise à rude épreuve pour relier les deux versants de l’intrigue. Bien que roués à la mécanique des intrigues policières, attendez vous tout de même à des surprises ! En tout cas, personnellement je n’avais rien vu venir !



Lecture très appréciée, qui me fait proclamer que décidément, ils sont forts ces islandais ! 

Merci à Netgalley et aux éditions de la Martinière


416 pages La Martinière 15 avril 2022

 #LesFillesquimentent #NetGalleyFrance





Les draps blancs me font penser à du papier. Ils bruissent à chaque mouvement, et mon corps entier me démange. Je n’aime pas  les draps blancs, pas plus que je n’aime le papier. Quelque chose dans leur texture me répugne. Cette matière rigide qui colle à l’épiderme si fragile. Voilà pourquoi j’ai à peine fermé l’oeil depuis que je suis arrivée ici.


*


Il n’y a pas la moindre gêne entre nous. Et je ne pense même pas au fait que quelqu’un pourrait entrer dans la laverie d’une seconde à l’autre. Je ne pense pas non plus à la petite fille en pyjama qui m’attend au dernier étage. La seule chose qui occupe mon esprit, c’est ce poids sur mon corps, et le bruit cadencé de la machine à laver.


*


Une carte de félicitations pour un baptême.
Je l'observe avec incrédulité. Il doit s'agir d'une erreur. Ma fille a trois ans, et même si elle a été baptisée, cela s'est fait en toute discrétion. Pas de célébration particulière. Je me suis contentée de griffonner son nom sur un formulaire. Lorsque je déplie la carte, mon cœur manque un battement : Félicitations pour ta petite fille. Maintenant je sais où tu habites, je viendrai peut-être te rendre visite.
On dirait une menace.







Eva Björg Ægisdóttir est une écrivaine islandaise, née en 1988. Elle est titulaire d'une maitrise en mondialisation 





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