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Un homme sans histoire ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Nicolas Carreau












Cet anti-héros fait de sa banalité son titre de gloire : ne jamais se faire remarquer, faire de la norme sa ligne de conduite, passer inaperçu, être transparent. Pas un mot plus haut que l’autre, pas de conflit, y compris avec la femme qu’il a épousée et qui ,on le comprend rapidement, ne se prive pas de pimenter sa propre vie, sans doute d’un ennui mortel auprès de ce compagnon si fade. 


Or, la donzelle a osé donner un coup de canif dans le contrat de mariage. Ça, on pourrait faire comme si on n’avait rien vu, mais il se trouve que l’élu est le pire ennemi d’enfance de notre héros malgré lui. Le couple infernal s’est de plus rendu coupable d’un forfait impardonnable : le vol d’une paire de boutons de manchettes  dépareillé, auquel Henri tient plus qu’à la prunelle de ses yeux. L’homme est hors de lui et pour récupérer son bien si précieux va commettre l’irréparable !


C’est un second départ dans sa vie : la fuite est salutaire et nécessaire et va considérablement infléchir la trajectoire de son destin.


Sorte de fable contemporaine, qui prend  des allures de Candide qui découvre le monde, le long d’un chemin initiatique haut en couleurs, en compagnie de drôles de lascars.


C’est à la fois léger et étayé, le plaisir est là, alors que l’on accompagne le valeureux Henri et ses compagnons de voyage, pour en tirer une leçon de vie !


Merci à Netgalley et aux éditions Lattès.


234 pages Lattès 16 mars 2022

#Unhommesanshistoires #NetGalleyFrance





La plupart des gens tentent par tous les moyens de se distinguer de leurs semblables. Henri Reille, lui, s’ingéniait à ne se différencier en rien de quiconque. Il était d’une incroyable banalité et d’une modération excessive, ce qui le rendait paradoxalement singulier .


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Henri était un terrien, voilà tout. La seule expérience nautique dont il disposait était un stage d’Optimist sur un petit lac proche de Belprat avec Antoine. Mais ce souvenir ne lui insuffla nullement un regain de confiance, il lui fit mâchonner encore plus de nostalgie de sa vie d’avant. 


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Par la vitre sale de la guimbarde, rien de familier. Il ne reconnaissait rien. Le paysage ne ressemblait nullement à l’idée qu’il se faisait de l’Amérique du Sud, mais il en avait certes une image assez caricaturale. Il aurait donner cher pour voir ne serait-ce que l’Inter U de Belprat.







Nicolas Carreau est journaliste, chroniqueur et auteur. Il travaille à Europe 1 comme spécialiste de la culture et de la littérature.

 





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