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Route One ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Michel Moutot










C’est une vue célèbre, dont aucune série ou film se déroulant en Californie ne se prive : cette route qui suit les escarpements rocheux au ras de la côte. C’était un projet ambitieux, au temps des grands travaux dans une Amérique sûre de son fait, ignorant encore la catastrophe imminente qui allait ébranler une économie fragile. 

Il n’en reste pas moins que ce chantier a vu le jour, provoquant des drames, des pertes humaines liées à l’absence d’anticipation des dangers. Les propriétaires de terrain sur le trajet n’ont pas non plus le choix. Malgré tout la coalition des Rock, une famille mormone, lutte par tous les moyens pour protéger son pré carré, et pour cause, la mine d’or qu’elle y exploite discrètement risque fort de disparaitre avec les travaux.


On suit en parallèle, ou tout au moins en décalé, le destin du jeune Wilbur Tremblay, orphelin brillant que son adoption par un couple aimant a tiré d’affaire. C’est un ingénieur doué et c’est à lui que l’on doit l’achèvement de cette route. 



La construction du roman est très décousue, on passe d’une époque à l’autre sans grand logique, il faut donc un peu de temps pour se repérer, et remettre les personnages dans leur contexte. Je ne vois pas l’utilité d’un tel procédé, hormis celle une tendance qui se généralise. Ce n’est pas le plus confortable pour le lecteur. 


L’histoire n’en est pas moins passionnante, pour ce qu’elle raconte des vies de pionniers et des aléas du développement des Etats -Unis. Las Vegas n’est qu’un petit village qui vit déjà des revenus des tripots et de la prostitution, faisant fi des lois de prohibition. La mafia oeuvre avec beaucoup de persuasion.  



Hormis la construction du roman déroutante, j’ai vraiment beaucoup aimé cette tranche d’histoire américaine. 


Merci à Babelio et aux éditions du Seuil


320 pages Seuil 6 mai 2022

Masse critique babelio



Il entend la machine avant de la voir. Le souffle rauque d’une bête de fer et de charbon, toutes les trois secondes. Grincements de chenilles, grognements mécaniques, craquements de roches, volutes de fumée et de poussière au-dessus du canyon. L’écho du bulldozer se mêle à la rumeur du Pacifique, la couvre par moment . 

*

Le fleuve descendu des Rocky Mountains déchire ses oripeaux de torrent de montagne, se teinte de rouge des filons de cuivre et de fer qu’il éventre depuis des millénaires, devient le maitre du Sud-Ouest, la source de vie, l’artère que des hommes intrépides, des rêveurs ou des fous ont décider de fermer ou d’exploiter. 





Né en 1961, Michel Moutot est journaliste spécialiste des questions de terrorisme international et écrivain.  




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