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Buck & moi ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Mateo Askaripour











Darren a le choix. Entrer à l’université, comme son statut de major de promo au lycée le lui permet, ou préparer des cafés au Starbuck en compagnie de son équipe. Mais le jour où il a convaincu un client d’essayer autre chose que son breuvage habituel, sa vie va basculer. Le client en question est à la tête d’une start-up qui vend du vent, du service que l’on peine parfois à comprendre, mais l’argent est à la clé. Il suffit juste de convaincre les interlocuteurs que l’affaire est juteuse pour eux. 


Tout ça n’est pas sans répercussions : dans l’entourage de Darren, les relations se modifient. Les amis de Darren doivent composer avec le nouveau statut du jeune homme qui perd de vue l’essentiel, l’amitié, la complicité d’une jeune femme amoureuse, mais aussi la fragilité d’une mère en sursis. Darren s’est trouvé une place au soleil mais s’est perdu dans sa lumière.


En prenant conscience de ce qu’il a voulu ignorer, il tente de réorienter ses acquis pour se rendre utile …


Chronique sociale qui explore le champ du racisme et de l’exclusion vus de l’autre côté du miroir, le roman est une critique acerbe du monde de l’entreprise version vingt-et-unième siècle, épinglé jusque dans ses dérives de langage. L’ambiance potache de la boite est très drôle, avec ses rites d’accueil, ses codes de conduite mais on n’oublie pas la cruauté d’un monde où il n’existe pas de droit à l’erreur. Ce qui pourrait sembler caricatural est sans doute très proche de la réalité.


Quand à Buck-Darren, il a suffisamment d’humanité pour finir par reconnaître ses failles, d’autant que la vie se charge de le ramener à la réalité d’un monde ou rien n’est éternel.


Satire réussie du milieu du travail, original par sa forme (les apartés explicatifs pour le lecteur béotien apportent un peu de distance au moment où le récit s’accélère), la lecture en est addictive..


416 pages Buchet-Chastel 10 mars 2022

Traduction (Anglais) : Stéphane Roques





Un coffee shop c'est la version soft d’un repaire de fumeurs de crack. Au lieu de se vautrer sur les coussins moisis d’un canapé taché de sang, de sueur et de sperme, des gens qui s’appellent Chad, Kitty et Trip s’enfoncent dans de confortables fauteuils à dossier de cuir pour se délecter de l’onctueuse mousse d’un double express macchiato cocorico caramel mocha choca à sept dollars.


*


Une odeur de chocolat, de cacahuètes et de caramel m’a assailli à mon entrée dans la cuisine vendredi matin. Brésilien. Sans doute un robusta de l’État Espirito Santo. Maman était attablée, et tenait une tasse de café d’une main et le journal de l’autre.


*



Dans les start-up, il y a un truc ridicule qu’on appelle la commission d’embauche. Si je recommande un ami pour un poste au sein de ma société et qu’il est embauché, je touche quelques milliers de dollars, parfois plus. 







Mateo Askaripour est né aux Etats-Unis. Après avoir été directeur d'une start-up à l'âge de 24 ans, il s'est tourné vers l'écriture et œuvre aujourd'hui à l'intégration des minorités dans le monde de l'entreprise. Son premier roman, "Buck & moi" a reçu les éloges de la critique, entrant dés sa sortie sur la liste des best-sellers du New York Times.




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