Olivier Liron
Si Questions pour un champion est au coeur de ce récit, le célèbre jeu animé pendant de nombreuses années par le non moins célèbre Julien Lepers, c’est que cette émission a été une étape importante dans la vie de l’auteur. Isolé dans sa différence, cet autiste à haut potentiel se réfugie dans la connaissance, se berce de la magie des mots et accumule ainsi un savoir qui en fait un potentiel champion pour ce type de jeu.
C’est avec humour qu’Olivier Liron nous conte cette aventure dans les studios de télévision, nous conviant autant au déroulement du match sur le plateau que dans les coulisses, sans hésiter à à lancer quelques coups de griffes pour nous faire sourire aux dépens des candidats et de l’animateur.
Chaque question gagnée est aussi l’occasion de se remémorer un certain nombre d’anecdotes de sa propre vie, des humiliations subies pendant ses années de collège, de ses amours de jeunesse, et de ses efforts incessants pour se raccrocher aux codes de la vie en groupe.
Beaucoup d’humour dans le récit, qui détaille avec malice le déroulement des épreuves. Mais aussi de l’autodérision, lorsque l’auteur revient sur ses bévues de communication, pour lesquelles il réussit à prendre du recul.
Un récit touchant, émouvant, et avec en filigrane toute la difficulté d’adaptation et la force morale nécessaire pour vivre dans une société qui craint et fuit la différence, fut-elle source de génie.
192 pages Alma 6 septembre 2018
Julien Lepers a un physique formidable, une tête très grande en proportion au corps, un crâne énorme posé sur un tronc courtaud et robuste.
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Barbara était belle à en mourir, elle avait les yeux verts et un rire dont je pourrais parler pendant des heures. J’étais fou amoureux d’elle. Quand elle riait, j’étais amoureux. Quand elle chuchotait j’avais amoureux. Lorsqu’elle pleurait ses amours mortes, j’étais amoureux ; quand elle se taisait, j’étais amoureux ; je la comprenais ; je l'écoutais ; à jamais je l’aimais.
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Dès la naissance on ne le sait pas encore, mais il n’y a plus qu’à attendre la mort en essayant d’être tendre avec soi, le plus tendre possible, aimant avec les autres, le plus aimant possible, et révolté contre tout le reste ; Il suffit de la comprendre par que la vie devienne une fête.
Olivier Liron est né en 1987. Normalien et agrégé d’espagnol, il enseigne la littérature comparée à l’université Paris 3-Sorbonne Nouvelle avant de se consacrer à l’écriture et au théâtre.
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