Jean-Philippe Blondel
Ils se retrouvent là près du bar ou installés à une table qui rapidement devient une place privilégiée, pour voir ou être vu, pour profiter des instants précieux d’être ensemble, puisque cette évidence d’une autre temps a été mise à mal de façon si soudaine et si inattendue, soumettant les clients à des autorisations argumentées de statuts sanitaires.
On y trouve Chloé, qui dessine toute la journée, une mère et son fils s’affrontant dans une discussion orageuse, José le serveur, Jocelyne l’ancienne propriétaire du bar. Chacun apportera sa version de l’histoire, du cheminement qui l’aura guidé ici, et peu à peu les voix tricotent une trame dont les points de jonction se précisent, en une histoire aux liens lâches.
Portraits tendres d’anonymes, dressés dans le décor convivial d’un café, qui lui aussi se raconte à travers les confidences révélées.
Un moment de lecture agréable.
300 pages l’Iconoclaste 7 avril 2022
Je m’aperçois que j’aimais beaucoup cette fille. J’aurais dû tenter de garder le contact. Elle a été emportée dans le flot des promesses non tenues - celles qu’on profère au moment d’effectuer la mue qui nous permettra de laisser derrière nous notre épiderme de jeunesse et son encombrant lot d’amertume.
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Il explique qu’au départ il était plutôt parti vers l’informatique, c’était l’époque où tout le monde se ruait vers les études supérieures courtes incluant les noms « réseaux », « communication », « virtuel » - on pensait que les entreprises recruteraient en masse dans ces domaines là. Ce qui n’était pas faux d’ailleurs, sauf que les emplois étaient finalement répétitifs et mal payés.
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Le temps est une inondation et nos terres sont les polders dont les digues ont lâché.
Jean-Philippe Blondel est un auteur français né en 1964 à Troyes. Il enseigne également l'anglais au lycée Édouard Herriot de sa ville natale.
Il mène en parallèle une carrière d'écrivain, en littérature générale comme en jeunesse.
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