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Lettres à Clipperton ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Irma Pelatan 











Originalité, poésie, imagination sont au rendez-vous au cours de cette correspondance à sens unique. 

L’autrice a jeté son dévolu sur un îlot perdu dans le Pacifique nord, à mille kilomètres des premières côtes. On apprendra par ailleurs que cette île est une possession française mais qu’elle n’a aucun statut au sein de l’Union européenne. Actuellement inhabitée, elle a a hébergé dans des conditions rudes une population limitée, au gré des intérêts pressentis de différentes nations.


Inhabitée, donc. Et pourtant, le destinataire des lettres que rédigent la narratrice est censé résider sur l’atoll. Une lettre quotidienne jusqu’à ce que le crayon pour « écrire sur tout » devient si court qu’il ne permet plus une prise en main correcte pour tracer des phrases. Hormis la contrainte de temps, Jacques Jouet, qui avait été le destinataire du premier manuscrit de l’autrice, en bon oulipien, ajoute l’interdiction de corriger le premier jet, l’attribution à un correspondant donné et le postage en bonne et due forme des missives. 

Le résultat d’une telle mission est ce recueil de lettres qui donnent une visibilité attendrissante au minuscule atoll, rappelle en mots choisis son histoire et lui insuffle une vitalité que ne détruit pas le retour des lettres.


Une écriture puissante, l’art de donner une existence à ce qui n’est qu’un lieu hostile et infréquentable. Le résultat est clair : une lecture marquante et qui sort de l’ordinaire.


224 pages La Contre-Allée 8 avril 2022



Vous le savez, j'écris au crayon et ne conserve pas de double de la lettre à portée de main. Mon texte court donc toujours le risque de l'effacement, de la dissolution. J'écris à chaque fois dans un présent étale, sans autre béquille qu'une mémoire trompeuse et un espoir démesuré. Depuis le 16 mai, je crois avoir vu des cercles de se dessiner, des périodes habiter le récit. Mais au fond je ne sais pas ce que je fais 


*


Naître sur Clipperton, quel étrange début. Je me demande quelle vision du monde découle de ce simple fait ?

Quand toute la terre à explorer n'attend pas 2 km², comment parvient -on à se figurer  le reste du monde ?


*


Oui, par où qu'on l’aborde, est hostile. Il y a tant de violence sur l’île, tellement peu de place pour l'harmonie. Les scientifiques, aujourd'hui ils veulent parfois sauver l’île. Mais comment en extirper la violence ?





Après Une odeur de chlore, Lettres à Clipperton est le deuxième roman d'Irma Pelatan



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