Yves Viollier
Quand Roger est mort, ils étaient nombreux à s’être déplacés pour les obsèques. Il faut dire qu’il était apprécié dans cette petite ville où son chemin l’avait mené : serviable, souriant, charmant. Loin de son passé. Son neveu le sait, il a eu des gros problèmes autrefois, et c’était « plus grave que des bêtises ».
Ses amis des dernières années ne peuvent en rester là, sur le sentiment d’avoir été trahis sans en savoir plus. Ils mènent alors une enquête auprès de la soeur de Roger, de ceux qui l’ont côtoyés et aux archives de Bordeaux où les faits sont notés noir sur blanc, ne laissant aucun doute sue les méfaits du sympathique vieil homme.
L’intrigue tourne autour de la personnalité particulière de Roger, passant facilement inaperçu, s’intégrant avec facilité partout où il passe, et le plus souvent très apprécié pour sa bonhomie. Il ne semble pas non plus motivé par l’appât du gain, n’ayant pas vraiment profité de cet argent salement obtenu. S’il aime les animaux, il ne semble pas particulièrement ému par le sort des victimes qu’il a désigné. Il a beau avoir commis le pire, on n’arrive pas à lui en vouloir vraiment.
L’écriture est particulière. Concordances de temps, expressions sans doute locales, stéréotypies des descriptions : est-ce pour signifier que l’on a affaire à une restitution orale de l’histoire, par les propos du narrateur ?
L’histoire reste malgré tout captivante dans sa façon de laisser planer le doute sur le « héros » .
272 pages Presses de la Cité 28 Août 2022
#Unjeunehommesitranquille #NetGalleyFrance
Roger Martin nous a séduits. Il n'avait pourtant rien d'un séducteur. Il était râblé, ne mesurait pas un mètre soixante, même chaussé, ne voyait bien que d'un œil, l’autre, on aurait dit un œil de verre. Il racontait qu'il s'était fourré un sarment sous la paupière en taillant la vigne.
*
Était-il, même quand il était avec nous, malgré les apparences, le monstre froid et dénué de scrupules décrits par l'inspecteur Grandcoin ?
Yves Viollier est né en Vendée. Il a exercé le métier d'enseignant de français et de latin à La Roche-sur-Yon. Il est dans le même temps critique littéraire à La Vie. Étant à la retraite désormais, il se consacre à l'écriture de ses livres ainsi qu'à la vie littéraire
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