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Comment font les gens ? ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Olivia de Lamberterie












En tournant la dernière page de ce roman, la question est de savoir de quoi il parle. D’un adultère, de la condition des femmes de cinquante ans, de l’éducation d’une jeunesse qui sait parfaitement creuser le fossé avec ses parents, des relations mère-fille, du milieu de l’édition, des aberrations des réseaux sociaux  ? … aucun de ces sujets ne semble se détacher, apparaissant tour à tour dans la complexité d’une vie de femme partagée entre ses différentes taches professionnelles et privées. 


Loin d’être pesant, le ton est léger, teinté d’humour, tant Olivia de Lamberterie maîtrise l’art de la réplique qui assassine ! 


On s’étripe, on s’explique autour d’un café ou d’une boisson plus forte dans les moments tendus, on s’envoie des messages, laissant apparaître une assurance souvent feinte, pour ne pas perdre la face. 


Finalement si c’est la découverte accidentelle de messages compromettant qui met le feu aux poudres, le problème est traité en dernier, mais il est cependant ce qui aura déclenché l’avalanche de questions existentielles qui seront abordées.


Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger, voilà finalement le sujet central .


280 pages Stock 17 Août 2022

#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance 







L’État tergiverse, cachez ce sujet que je ne saurais voir. Chacun en est réduit à bricoler dans son coin avec l’espérance démente que meure ce parent qu’il aime afin d’abréger ses souffrances.


*


Pour la première fois depuis tant d'années, Anna dégèle. Elle ouvre tout ce qui a été cadenassé. Elle demande pardon à sa fille de l'avoir mise au monde dans ce monde, dans des conditions insensées et cruelles. Elle lui dit qu'elle l'a désirée de toute son énergie, qu'elle lui a donné toutes ses forces pendant neuf mois, qu'elle en a perdu ses cheveux et ses dents à vingt ans. Elle lui demande pardon pour cette naissance en douce, cette enfance bancale traversée en solitaire, au goût du malheur trop souvent. Elle lui demande pardon pour tous les mots jamais prononcés, toutes les larmes qui n'ont pas coulé. 

Rien ne sera oublié mais tout pourra enfin être réparé.



*


Anna s'est demandé comment son cerveau avait été programmé pour qu'un scénaristelui, mette  d’emblée sous les yeux un homme coupable, menteur, avec un mobile et pas d'alibi, et qu'elle passe pourtant quatre épisodes à se persuader qu'il n'était pas le meurtrier, accusant à sa place une amie blonde ou un père aimant. Aucun  spectateur ne pouvait raisonnablement imaginer Hugh Grant coupable.






Olivia de Lamberterie est une journaliste et critique littéraire française.


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Avec toute mes sympathies 




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