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Hors la loi ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️❤️

 Anna North











Ada s’est mariée quelques mois plus tôt. Mais semaines après semaines, aucun signe d’une grossesse en vue, et dans la petite ville de Fairchild au Texas, c’est très mal vu. D’autant que son  activité d’apprentie sage-femme près de sa mère, une épidémie de rubéole et quelques fausses-couches dans son entourage sont à l’origine d’une rumeur fatale. La jeune femme est accusée de sorcellerie. Après un court passage dans un couvent, Ada rejoint un gang de hors-la-loi, comme elle, qui ne sont pas forcément ce qu'ils affirment être. 


Leur chef, le Kid, malgré les souffrances qu’il parvient difficilement à cacher entraine la bande dans des projets destinés à assurer leur survie, voire à changer le monde…


Outre l’intérêt de se plonger dans la dure vie du far-west de la fin du XIXè siècle, les grandes plaines, les bandits, les armes et les animaux sauvages, ce roman expose aussi avec humanité la difficulté de la condition féminine à cette époque. Les femmes étaient destinées à procréer, dès que possible et le plus possible. La stérilité représentait la pire infamie pour un couple. N’ignorant pas que les hommes ne reconnaitraient pas leur responsabilité, l’adultère pouvait représenter une solution pour faire taire les commérages ! Si on y ajoute une foi chrétienne mâtinée de croyances occultes, on imagine bien que la potence ou le bûcher étaient à portée de main pour apaiser les esprits échauffés par les rumeurs.


J’ai vraiment aimé ce roman féministe qui se donne des allures de western, genre que je pensais pas apprécier jusqu’à la lecture de Lonesome Dove, mais qui finalement est un support interessant pour toutes sortes de thèmes de société.


Un coup de coeur pour ce roman original !



384 pages Stock 24 Août 2022

Traduction (Anglais) : Jean Esch

#Horslaloi #NetGalleyFrance







En l'an de grâce 1894, je deviens une hors-la-loi. Comme beaucoup de choses cela ne se fit pas du jour au lendemain.

Tout d'abord, il fallait que je me marie. En ouvrant le bal le jour de mes noces, je m'estime chanceuse. À 17 ans je n'étais la première fille de ma classe qui se marier, mais je faisais partie des premières, et mon époux était un beau garçon issu d'une bonne famille, il avait trois frères et sœurs, comme moi et sa mère en avait eu six.


*


Au cours d'un hiver particulièrement rigoureux, maman nous avait expliqué comment le froid pouvait s'emparer de vous sournoisement : au bout d'un moment, vous cessiez de grelotter, vous éprouviez presque une sensation de chaleur, puis de calme, comme si on vous avait enveloppé dans une couverture. « C'est là que vous courez le plus grand danger », disait-elle.


*


Bien sûr qu'on peut échouer. Le feu pourrait ne pas prendre, la chambre forte pour résister à nos explosifs, le chariot pourrait perdre une roue, les hommes du shérif pourraient nous pourchasser, nous arrêter et nous pendre. S'il fallait parier, je dirais que les risques d'échouer sont supérieurs à nos chances de réussir.









Anna North est diplômée de l'université de Stanford et de l'Atelier des écrivains de l'Iowa. Elle est journaliste au New-York Times et vit à Brooklyn.

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