Patricia Bouchet
C’est d’abord un appel, le désir d’une rencontre, comme pour un rendez-vous amoureux, attendu, mais préparé, sans impatience. Avec d’emblée l’idée d’une renaissance. Sur le trajet vers la maison de l’enfance, les souvenirs s’invitent. Les paysages s’en mêlent, incarnés et complices, s’attribuant des pans de l’histoire.
L’arrivée produit comme une faille temporelle, et c’est la petite fille qui parcourt, le couloir, la chambre interdite, ressuscitant avec les odeurs imprégnées les épisodes d’un passé enfoui, et ce d’autant que l’oubli a adroitement occulté l’indicible, qui resurgit accompagnée de l’odeur écoeurante de l’anis.
Ce parcours de rédemption est subtilement décliné en convoquant les sens au complet, vecteurs incontournables de la mémoire. On parcourt avec la narratrice en tenant comme elle la main de la petite fille, qui revit bonheurs et drame que les murs de la maison ont enfermés.
Ce court texte est empreint d’une sensibilité à fleur de peau, et conduit à un apaisement réconfortant et réparateur. La brièveté est compensée par la densité des phrases et des thèmes abordés. Jusqu’à la renaissance, la réconciliation symbolisée par l’araignée réhabilitée.
64 pages Parole 24 mars 2022
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire