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Des meurtres qui font du bien ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Karsten Dusse












Ce livre est un piège ! Une chausse-trape dans laquelle je suis tombée, malgré l’évidence du titre. 


Des meurtres certes, et comment n’y en aurait-il pas, lorsque le narrateur est un avocat de droit pénal qui consacre son temps à soutenir des bandits de la pire espèce, trafiquants, mafieux, proxénètes, ce qui lui permet d’accumuler des profits plus ou moins légaux. 


Mais cet homme est l’époux d’une jeune femme qui commence à se lasser du temps extensible qu’il consacre à ses activités, délaissant par la même occasion sa petite fille qu’il voit peu. D’où un ultimatum.


Alors qu’il tente de faire amende honorable, de gros ennuis s’annoncent sur le plan professionnel.


Mais comme il vient de croiser le chemin et fait même un bout de route avec un coach en pleine conscience, son histoire familiale et professionnelle va être l’occasion de mettre en pratique les exercices suggérés par l’homme sage.


Voilà le piège : ce roman est un ouvrage de développement personnel et un manuel exposant les bienfaits de la pleine conscience !


Je ne suis pas adepte de ce type de lecture, mais je dois reconnaître que l’exercice est cette fois assez adroit et non dénué d’humour.  Appliquer les préceptes de la doctrine à un milieu particulièrement violent, avec quelques petits meurtres à la clé relève de plus d’un culot remarquable, ce qui sous entend aussi que quelle que soit la gravité de la situation, la pleine conscience peut être un recours efficace. Pour cela je  salue le talent de l’auteur. 


Je ne regrette donc pas cette lecture et je remercie Babelio et les éditions Cherche midi , en pleine conscience, bien sûr !



400 pages Cherche Midi 22 septembre 2022

Traduction (Allemand) : Jenny Bussek

Masse critique privilégiée Babelio






Je voyais mon îlot de temps sombrer au milieu de vagues de plus en plus haute. Quand le chef d'un cartel supprime personnellement le bras droit du chef d'un cartel adverse, c'est très mauvais pour l’ambiance.


*


Pour moi, la nourriture russe m’évoquait un Chinois qui aurait mangé chez un Italien avant de tout revomir sur une assiette de spécialités allemandes.


*


Les chaussures transitaient par cargo du Sri Lanka à Hambourg. À leur débarquement en Allemagne, chaque tong avait coûté deux euros trente-neuf tout au plus, matériel, travail des enfants et frais de transport compris, Les gentils entrepreneurs quant à eux commercialisaient leurs sandales en pneumatique à soixante neuf euros quatre-vingt-quinze la paire dans des boutiques branchées ou sur Internet.… Cette camelote était vendu sous le nom « Untired » en tant que « Streetwear durable ». Comme contribution à la réduction des déchets dans le tiers-monde. Alors même que la quantité réelle de déchets avait triplé à cause des matériaux d'emballage utilisés. Curieusement, les altermondialistes surtout aimaient porter ses déchets spéciaux venus d'Asie qui, sans mondialisation et sans travail des mineurs, ne serait jamais arrivé jusqu’à eux.








Karsten Dusse est né en 1973. Il est avocat. Des meurtres qui font du bien est son premier roman

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