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21 Lutétia ⭐️⭐️⭐️

 Franck Saffioti











Trois personnages, trois voix alternées, trois univers totalement différents, qui pourtant se sont rencontrés pour le pire, au hasard de leur histoire.


Paul ouvre le bal. L’éternel exclu, à l’école puis au travail, isolement qu’il allègue à ses choix sexuels. Une grande solitude, donc, et une tentative d’intégrer une école de journalisme. Perspective vite abandonnée au profit d’une escapade à l’aventure et une errance désabusée qui le conduira un soir à la rencontre de son destin funeste.


C’est un tout autre décor qui donne la parole à Thomas, qui porte son prénom français comme un fardeau, lui dont le père, sénégalais, a rejoint le pays, en l’abandonnant avec sa mère et sa soeur. C’est un caïd, avec des idées bien arrêtées et le hasard fait mal les choses pour Paul que Thomas  croisera à la sortie d’un restaurant


Enfin c’est le mari d’une autre victime de Thomas qui se confie, alors qu’il recherche dans la vie de son épouse récemment défunte, les indices d’un adultère.



Le texte est un exercice de style : les trois narrations sont vraiment distinctes , avec chacune un style original tout à fait en lien avec la personnalité du personnage. C’est de ce point de vue une vraie réussite. Peut-être un peu trop scolaire, mais réussi.


Par contre, le procédé éloigne la possibilité d’une empathie avec ses trois héros successifs. Ce qui diminue l’intérêt pour l’histoire.



Premier roman dont on peut saluer l’écriture, mais qui a perdu dans sa forme l’humanité nécessaire au fond.


144 pages Le Réalgar 25 Août 2022








Lors que ces deux derniers jours,  je n'avais reçu ni appels  ni messages de mes camarades d'école qui devaient pourtant avoir eu vent de ma désinscription. Même si l'on avait souvent pointé du doigt ma préciosité et mon incapacité à interagir avec les gens de mon âge, je n'imaginais pas être oublié de la sorte.


*



Pendant qu'il pissait le sang, je vais continuer à lui éclater la tête sur la poubelle du square. Je dis à mes gars de vite se casser et de m'attendre devant la station Porte de Clichy, le temps que je planque le corps. Ces sales pédales sont partout dans Paname et lui il m'avait mis la rage.




Tout le monde dort, c'est notre bien commun. Le plus sanglant des meurtriers a aussi besoin de dormir. La nuit, il redevient innocent. Il rêve et  il s’échappe dans un monde où sa rédemption est possible.





Franck Saffioti est un jeune auteur né à Cannes et installé à Blois. Il enseigne le français au collège. 21 Lutétia est son premier roman.


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