Florence Wells
Derrière un titre un peu naïf pour ne pas dire niais, se cache un roman qui n’a rien de candide. Cinq portraits de femmes, dont les chemins se croiseront au hasard des événements de leur destin. Anna une jeune mère de famille maltraitée par son compagnon, un chef de bande du quartier qui utilise une partie de ce qu’il revend pour sa consommation personnelle, tente de protéger son petit garçon de ses colères. Alex, au commissariat, sait la difficulté pour ces femmes battues de porter plainte et confiera le soin de trouver un refuge pour Anna et son fils à Marie l’assistante sociale, qui croit encore à son métier, malgré les difficultés croissantes pour trouver des solutions rapides. C’est au cours d’une maraude que Marie fera la connaissance de Martha, qui vit dans sa voiture, et qui se verra confiée à Léa, l’infirmière urgentiste.
Chronique sociale d’une détresse urbaine bien contemporaine qui malmène les plus faibles, au gré des règles auto-proclamées loin des codes de la civilité et du respect de l’autre, le roman rend hommage au dévouement des acteurs impliqués dans la boucle et qui tentent, malgré les moyens insuffisants de trouver des solutions à ces situations toujours désespérées.
Le roman est court et c’est sans doute la raison pour laquelle il souffre d’un manque de nuance et de développement des personnages qui en sont réduits à une esquisse. Malgré les histoires d’amour ou les drames familiaux, qui se jouent en off de l’intrigue principale, on reste en superficie.
Avec une écriture simple et sans reproche, Florence Wells aborde dans ce premier roman des thématiques très actuelles, qui auraient mérité une analyse plus approfondie.
250 pages L’Alchimiste 30 Août 2022
Anna saute sur le marchepied du bus et s’agrippe à la poignée de la porte. Il est bondé, comme toujours. C’est l’heure de pointe mais elle n’a pas le choix. Elle pousse un peu les autres, se met de côté pour se glisser entre deux corps et laisse filer son sac à ses chevilles. Les deux portes se referment, lui broient l ‘épaule gauche, puis se rouvrent dans un bruit de métal contrarié.
*
La froideur du hall de l’hôpital douche la bonne humeur collective. Un silence pesant s’installe entre eux, inhérent au lieu. Anna découvre le quotidien d’Alex et est désolée que sa jeune amie partage sa vie entre les vies brisées du commissariat et la tristesse des visites à l’hôpital.
Née en 1977, Florence Wells poursuit des études scientifiques puis travaille plusieurs années dsl marketing et la communication de grandes entreprises. Je cueillerai la vie et je te l’offrirai est son premier roman.
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