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La cité des nuages et des oiseaux ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️❤️

 Anthony Doerr












Prêts pour un voyage extraordinaire dans le temps et l’espace ! Alors plongez dans ce roman foisonnant d’Antoine Doerr ! Du moyen-âge à nos jours, avec même  une incursion dans un futur interstellaire, de la Perse aux États Unis en passant par la Corée, la narration vertigineuse nous entraine dans son tourbillon . 


Qu’est-ce qui unit ces lieux et ces époques disparates ? Un codex, un ancêtre du livre moderne, un manuscrit qui passe de mains en mains, de conflits en inondations, manquant chaque fois de disparaître dans un oubli inéluctable, mais qui renaît à chaque fois de ses cendres, au risque de devenir de plus en plus difficile à déchiffrer, tant les affres du temps et les catastrophes dont il est témoin le mettent à rude épreuve. 


On aime ces héros modestes, qui seront agent de transmission de la légende de Diogène , l’auteur des pages précieuses, dont l’ambition était au départ de conter une histoire à sa fille; on aime l’adresse qui consiste à faire entrer la Grande Histoire au coeur des vies minuscules ballotées par des événements qui les dépassent. 


Malgré les bonds dans le temps et l’espace, on est rapidement familier avec les différentes époques où nous transporte l’auteur et les portraits des personnages sont suffisamment bien brossés pour que leur évocation nous soit vite claire. 


On salue ce talent de conteur remarquable et c’est avec ce type de roman que l’on sait pourquoi on aime tout lâcher di quotidien pour vivre par procuration mille autres vies, au travers de si magnifiques pages. 




704 pages Albin-Michel 14 septembre 2022






Même les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparait, la mémoire connaît une seconde mort.


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Tu vois, petit, les choses qui paraissent les plus solides en ce monde - les montagnes, la fortune, les empires : leur stabilité n’est qu’illusoire. Nous les croyons destinées à durer cela tient seulement à la brièveté de notre propre existence . 


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Comment font les hommes pour se convaincre que d’autres doivent mourir afin qu’eux même puissent vivre ?


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La culture occidentale a transmis l’idée selon laquelle l’humanité était là pour soumettre la Terre. Que l’ensemble de la création existait seulement pour que nous en tirions profit. Et pendant deux mille six cents ans, nous nous en sommes à peu près sortis.


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La Terre a huit milliards d’humains à nourrir, et les taux d’extinction sont mille fois plus élevés qu’ils ne l’étaient lors de l’apparition de notre espèce. On ne risque pas d’arranger ça en distribuant des sacs gratuits.


Anthony Doerr


Anthony Doerr est un écrivain américain, romancier et nouvelliste, né en 1973, prix Pulitzer en 2015


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