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La mémoire de nos rêves ⭐️⭐️⭐️

 Quentin Charrier











Simon apprend le décès brutal de son ami d’enfance, Franck, le voyou charmeur, le mal-loti, poursuivi par un destin chaotique. Si le sentiment de culpabilité émerge rapidement, c’est qu’il a dû choisir entre sa vie de couple et l’hébergement envahissant de Franck, de sa compagne et de leur fille. En vain, le départ de son ami n’a pas abouti au retour de Justine.

Ce décès implique un certain nombre de démarches, plus ou moins dictées par la nécessité. Retrouver sa mère pour l’avertir, c’est renouer avec un passé pas si lointain. On découvre ainsi peu à peu les liens qui ont unis les deux comparses, les amours anciennes, pas toujours déclinées au passé, les frasques de potes, les années lycée, les études…Et Clarisse, l’ex  jamais oubliée.



Si le ton de la narration est assez monocorde,, à l’imparfait, avec assez peu de dialogues, la construction livre des indices qui ouvrent le champ de questions pour le lecteur. La chronologie réinventée suscite un intérêt renouvelé a chaque fois que l‘on pressent un élément nouveau. 


Chronique d’une amitié qui a bravé les dictats de l’appartenance sociale, nostalgie d’un amour qui s’est noyé dans les non-dits, ce premier roman mérite qu’on s’y attarde. Des personnages qui s’apparentèrent aux anti-héros, humains, fragiles, et susceptibles de sombrer dans les traquenards du destin banal d’une vie ordinaire.


320 pages Grasset 11 janvier 2023

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Lorsqu’il apprit la mort de son ami Franck, Simon Taieb, âgé de trente-deux ans, se trouvait dans la cuisine de son appartement de Pantin, dont les fenêtres donnaient sur les eaux cimentées et glaciales du canal de l’Ourcq ; surpris en pleine préparation de son déjeuner composé de pain de seigle et d’un poisson de roche à l’allure préhistorique, acheté de la rue Victor Hugo, à un Sri-Lankais portant une résille dans les cheveux et un tablier couvert de sang et d’écailles. 


*


Elle évoluait dans un monde nouveau dont elle ne tarda pas à maitriser les codes, conservant cette ombre de mystère passablement scandaleux qui la suivait partout. Une fille qui n’avait de comptes à rendre à personne, qui pouvait rentrer chez elle au milieu de la nuit, chez qui on pouvait squatter pour boire, fumer des joints et coucher . A l’âge de quinze, chacun souhaitait avoir sa vie; Elle se sentait parfois obligée d’expliquer à des maies que vivre avec un père qui cuvait jusque’à midi et qu’elles devaient trainer dans sa chambre les vendredis et samedis soir, n’avait rien de romanesque. 





Quentin Charrier a 38 ans. Après des études en Histoire et en Relations Internationales, il enseigne depuis dix ans dans des écoles en milieu rural ou en quartier prioritaire. La mémoire de nos rêves est son premier roman.

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