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Le royaume désuni ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Jonathan Coe











Jonathan Coe signe un nouvel roman autour de son thème de prédilection, les travers et les dérives de son pays. De la seconde guerre mondiale aux années les plus récentes qui ont vu les amarres qui reliaient l’île au continent européen se rompre avec peu d’espoir de réparer les liens brisés, nous suivons l’évolution d’une famille, du bonheur d’être ensemble aux ruptures  successives, avec en filigrane l’évolution d’une société qui adopte presque s’en sans rendre compte de nouveaux modes de pensées, d’autres regards sur le couple, ou des habitudes différentes au quotidien. 



Pas de construction alambiquée : si le début se situe au moment de l’irruption du covid, un flash-back nous renvoie à une chronologie classique, avec cette particularité de prendre appui sur des dates clé de l’Histoire, comme la fin de la guerre en 1945, le couronnement de la Reine ou le décès de Lady Di. Quoi de plus adapté qu’un événement médiatique pour que chacun y aille de son commentaire souvent assez peu productif, mais révélateur ! Le récit est par ailleurs émaillé de références musicales ou cinématographiques qui ont marqué chaque période.


En fil rouge, l’histoire de la chocolaterie Cadbury, point d’achoppement entre l’Angleterre et la quasi totalité de l’Europe avec des discussions sans fin sur le statut des graisses utilisées pour la fabrication de ces douceurs !



L’humour est là, peut-être un peu plus discret, en lien avec des personnages moins truculents que  dans les premiers romans comme Testament à l’anglaise ou Bienvenue au club. Malgré tout, pas de langue de bois, et les opinions de l’auteur sur le plan politique et social s’affirment dans les dialogues toujours aussi fins et pointus.



Un roman de plus à rajouter à ma collection personnelle de Jonathan Coe, qui n’est pas loin d’être exhaustive, il ne me reste donc qu’à attendre le prochain !


496 pages Gallimard 3 novembre 2022

Traduction (Anglais) : Marguerite Capelle








Le passé, le présent et l’avenir : voilà ce qu’elle entendait dans les voix des écoliers qui résonnaient depuis le terrain de jeu, lors de la récréation du matin.


*


Ligne fixe et courrier  : Gran ne se fiait pas aux moyens de communications modernes, mais croyait à la réalité de ces deux là.  Cela faisant maintenant six ans qu’elle possédait une tablette - un cadeau pour son quatre-vingtième anniversaire - mais elle avait du mal à comprendre comment s’en servir. Il fallait téléphoner sur la ligne fixe, l’appeler sur Skype en même temps, et lui expliquer la marche à suivre. À chaque fois. 





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