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Dans les murmures de la forêt ravie ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Philippe Alauzet











C’est avec tristesse et colère que Baron assiste à l’enlèvement des cadavres de ses brebis, attaquée par le loup. Perte financière mais aussi affective, pour cet homme qui vit seul avec sa fille. Des années plus tôt, sa femme a disparu sans laisser de trace. 

C’est la rage au ventre qu’il part, fusil à l’épaule sur les traces du prédateur. S’il s’y perd rapidement, y trouvera t-il ce qu’il y cherche ? 


C’est un texte très lyrique, qui surfe sur la frontière avec le rêve, dans des zones floues difficiles à identifier. Hallucinations ou rêve éveillé, où est  la vérité et est-elle vraiment l’objet de la quête ?


Le récit est  très sombre, peuplé de personnages taiseux, portant au plus profond d’eux-même les blessures qui ont jalonné leur vie. L’ambiguïté est une constante tout au long du roman, depuis la première scène jusque dans les scènes au coeur de la forêt;


On peut saluer la qualité de l’écriture, l’art de la description des paysages dont la forêt qui est presque un personnage elle-même, pour ce premier roman qui évoque l’univers littéraire de Franck Bouysse. 



112 pages Rouergue 4 janvier 2023 







Il faut pas s’approcher, c’est dangereux, d’ailleurs ça pue la mort, pas vrai, la charogne à cent mètres au moins, et peut-être même de plus loin encore, et comme la forêt est partout, on est jamais assez loin, alors en fait, ça pue de partout, et c’est pour ça que le pays est presque invisible, que personne e vient, que c’est rayé de la carte on dirait, on est dans le cercle, pardi, et au-delà du cercle, il n’y a rien 


*


Il y a fait là, sans charme, quelques ampoules prises dans de sinistres abat-jour de papier, déjà fanés qua s ils avaient été pendus dans l’armature de fer peint, qui diffusaient une lumière mesquine ne débordant guère de son halo, d’un coin de table ou de napperon, de l’accoudoir d’un fauteuil, du centre d’un couloir. De fausses promesses dans la nuit immobile.


*


C’était un amour étrange et triste, le seul qui soit possible faute de mieux, mais il méritait qu’on l’épargne, pauvre chien. Elle ne pourrait supporter son regard franc, après ça. Lui aussi, il faudrait l’abattre, pour étouffer la honte et elle s’y refusait. 




Philippe Alauzet



Dans une première vie, Philippe Alauzet a écrit des scénarios et réalisé des films. Aujourd’hui il travaille dans une médiathèque. Dans les murmures de la forêt ravie est son premier roman.

 


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