Paline Delabroy-Allard
Deuxième roman de Pauline Delabroy-Allard, dont le premier ouvrage publié Ça raconte Sarah avait été un succès d’éditions, y compris au-delà de nos frontières, Qui sait donne la parole à une femme beaucoup plus modérée que ne l’était la narratrice du précédent ouvrage. Le point de départ de l’intrigue repose sur les prénoms que ses parents lui ont attribués à sa naissance, ceux qui n’apparaissent que sur les papiers officiels, que l’on découvre parfois tardivement chez nos proches. Ceux de Pauline, -Jérôme, Jeanne et Ysé- ont de quoi faire surgir de nombreuses questions. Pourquoi un prénom de garçon ? Qui est Jeanne et que représente Ysé dans l’imaginaire familial ?
Ce serait trop simple si la mère de Pauline pouvait simplement répondre à la question. Le sujet à à chaque fois esquivé, ignoré, chassé du discours comme on chasse une mouche taquine dans la chaleur de l’été.
C’est donc à Pauline de faire ce travail de recherche.
On découvrira peu à peu quel fragment de l’histoire familiale se cache derrière ces prénoms.
Cette enquête d’identité est une sorte de bilan personnel, à un moment des vie où la jeune femme vit des heures difficiles, dans son couple et dans on corps, des épreuves qui risquent de modifier le cours de son destin.
Roman intimiste, explorant la force des non-dits, ainsi que la frontière ténue entre les souffrances du corps et de l’esprit.
208 pages Gallimard 25 Août 2022
J'écris pour ne pas faire autre chose. J'écris pour donner une contenance à l'existence. J'écris pour me dire que ça ira. J'écris pour me dire que ce n'est pas si moche. J'écris pour attendre que les jours passent, que la vie passe. J'écris pour occuper mes mains, mes mains écrivent.
*
On donne plusieurs prénoms aux enfants qui viennent au monde, c'est le fantasme diffus d'une vie qui ne serait pas unique, qui ne serait pas singulière, c'est le fantasme cafouilleux de donner plusieurs vies, ou alors une seule, mais immortelle, oui, immortelle, d'offrir plusieurs visages, d'ouvrir le champ des possibles à l'infini ou presque. Mon enfant, tu seras qui tu voudras.
*
Sans doute que c'est dans les histoires qu'on existe vraiment, que c'est dans la fiction que se dissimule la vérité, qu'il n'y a pas d'autres endroits où vivre.
Née en 1988, Pauline Delabroy-Allard est professeure documentaliste au lycée Michelet de Vanves (Hauts-de-Seine).
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