Isabelle Amonou
Dans un monde que les bouleversements climatiques ont mis à mal, quelque part au Canada, la population cherche à se protéger des hordes d’enfants étatsuniens qui ont franchi la frontière et sont prêts à tout, y compris à tuer pour survivre.
Zoé s’est organisée, à l’orée de la forêt, pour se mettre à l’abri des migrants et s’accommode même de leur présence pour arrondir ses fins de mois. Elle est solitaire, on apprend le drame qu’elle a vécu six ans plus tôt : la disparition de son enfant et l’explosion de son couple qui a suivi.
Elle reste cependant persuadée que le petit Nathan est encore en vie, malgré les dénégations de son ex, venu enterrer son père.
Peu à peu l’histoire nous est livrée, pour permettre de comprendre l’état d’esprit des différents personnages : avec la maltraitance familiale mais aussi sociale, le roman est l ‘occasion d’aborder le drame des enfants autochtones, que l’on a voulu acculturer dans la violence et le déni de leurs droits les plus fondamentaux.
Magnifique hommage aux peuples opprimés, dont le cadre dystopique souligne superbement la narration pour mettre l’accent sur l’essentiel.
Un premier roman fort bien construit et écrit.
304 pages Dalva 5 janvier 2023
Sélection prix Orange 2023
Hé les hommes, vous avez cru être les plus malins, hein, mais vous êtes minables, vous avez détraqué la planète, plus de saisons, plus de glaciers plus d’insectes, et bien crevez maintenant, dansez avec moi une danse de mort et de désolation, c’est tout ce que vous méritez
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Il fallait bien convertir les enfants dotés d'une culture primitive au catholicisme et les intégrer à la bonne société canadienne. De force, puisqu'ils résistaient. C'était pour leur bien. Il fallait tuer l’indien.
Isabelle Amonou est née à Morlaix en 1966 et vit aujourd’hui à côté de Rennes. Depuis ses trente-cinq ans, elle écrit et a publié plusieurs romans noirs chez des éditeurs de Bretagne et des nouvelles dans différents ouvrages collectifs. L’Enfant rivière est né suite à une résidence d’écriture faite à Gatineau, à la frontière entre le Québec et l’Ontario, région qui sert de cadre à ce roman.
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