Pierre Chavagné
La femme chasseresse s’est construit un refuge, d’où elle domine les alentours, avec la fois proie et prédateur. Son corps et son esprit sont en mode survie, et peu de sentiments viennent animer ses pensées. Les bribes de sa vie antérieure lui reviennent, consignées aussitôt par écrit.
Ce qui l’a amenée à cet isolement, à ce dénuement, le récit le révélera partiellement. Ce n’est pas le plus important. Ce qui ressort de cette histoire, c’est ce que fait la solitude, issue d’une contrainte, sur une femme dont on pressent qu’elle a vécu l’indicible et n’a trouvé de salut que dans la fuite.
La violence est présente en permanence, celle qui est nécessaire pour survivre et parfois celle générée par l’intrusion et la peur qu’elle suscite.
Douloureux voyage intérieur, pour un retour à une vie primitive et sans concession, le roman est une ode à la nature, à la possible harmonie entre l’homme et son décor, mais aussi un triste constat de ce que l’isolement, salutaire pour oublier, risque de de créer sur un esprit fragilisé par les épreuves.
Roman sombre et désespéré, autour d’un personnage que même l’écriture et la lecture n’aura pas pu sauver.
156 pages Le mot et le reste 6 janvier 2023
Sélection Prix orange 2023
L'intuition n'est pas un sixième sens, c'est la synthèse de tous les sens, l'évidence du corps qui se connecte au monde
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Le feu hypnotise l'homme depuis la nuit des temps, les radiateurs apporte la chaleur sans le réconfort d'un vrai foyer. Le chauffage central nous sollicite pas la vue ni l’odorat, il est précis et fiable, on gagne en praticité ce qu'on perd un bonheur
Pierre Chavagné, né en 1975 en banlieue parisienne, vit et travaille dans le Sud de la France.
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