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Protocole Miracle ⭐️⭐️⭐️

Raphaël Alix 











Victor, que ses collègues interpellent par le sobriquet de Toto, n’est pas un compétiteur. Il n’a jamais eu confiance en lui, des années scolaires au premier emploi, rien ne l’incite à parader. Juste faire profil bas et sauver les meubles. 

Mais dans notre monde où la concurrence est synonyme de risque pour conserver une activité permettant de subsister, vient un jour où il ne suffit plus de rester baba devant les méthodes agressives du chef. Pour vendre les bagnoles il faut donner de soi ! 


C’est par l’intermédiaire d’un coach, chèrement rémunéré, que Toto se mue progressivement en Victor. Ça marche! Victor se transforme en bête de vente sous les yeux de ses collègues médusés, et de sa patronne qui l’envisage différemment (le pouvoir a un fort potentiel de séduction). 


De la réussite à l’addiction,  le chemin est direct. Il est toujours difficile d’évaluer les limites à de pas dépasser … 


Satire d’un monde du travail dénaturé, ici dans le domaine du commerce mais tout autre secteur aurait fait l’affaire, Raphaël Alix saisit d’une plume ironique les rouages de la concurrence, qui font tourner le monde et gouvernent nos vies, de la salle de sport au bureau, en passant par notre vie relationnelle.


Une fable moderne drôle et grinçante, qui malgré les aberrations démontrées ne risque pas de mettre en péril le processus bien installé.


224 pages Les Avrils 10 mai 2023

#Protocolemiracle #NetGalleyFrance







Eteint par une masse de corps flasques, dans l'oscillation est le crissement de la rame boiteuse, je me laissais charrier à travers des tunnels qui, de part en  part, creusaient la ville. Mon regard était bas, non, plus bas que ça, mon regard, plongeait, et ignorait sciemment tout ce qui se trouvait en surplomb des genoux de mes co-passagers – disons la partie supérieure de l'usager du métro parisien, un tronc duquel pendaient deux bras, et sur lequel se trouvait une tête, le plus souvent éteinte, en tout cas, en apparence, éteinte et vide d’affects.


*


Tout me disait de fuir, fuir le plus vite possible, en regagnant, ma chambrette, y allumer le téléviseur, et couper les contacts. Mais en moi désormais, il y avait cette chose nouvelle, un astre chaud dont la combustion, produisait une permutation chimique dans mes synapses, les pôles de ma psyché s'inversaient, et, malgré la trouille, malgré l'envie puissante de me réfugier dans l'inaction, l’évitement, une force, une rage me poussaient inexorablement vers le danger.




Raphaël Alix



Raphaël Alix est psychologue et psychanalyste à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. 


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