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La vérité n'aura pas lieu ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Frédéric Viguier













Le doute est le maître mot de l’entrée en matière de ce roman. L’auteur parle des circonstances qui l’ont amené à trouver un sujet, alors qu’il peine à satisfaire les sollicitations de son agent littéraire. Une sorte d’introduction, donc. Or on découvre rapidement que ces doutes et ces circonstances font partie de l’histoire. 


Le sujet s’est ainsi imposé au narrateur, qui s’est vu demander par une mère endeuillée de réhabiliter l’honneur de son fils. Celui-ci s’est suicidé dans les jours qui ont suivi son interrogatoire en tant que témoin mais aussi potentiel suspect dans une histoire de pédophilie. Très proche de la fille des voisins, une adolescente présentée comme sulfureuse, qu’il est soupçonné avoir caressée lors d’un massage, prodigué dans le cadre d’un coaching sportif. Pas de plainte à proprement parler, mais l’affaire est trop risquée pour l’ignorer. 


La demande est formelle : c’est une question de dignité bafouée, pas d’enquête parallèle. Or, l’écrivain se sent obligé d’essayer d’en savoir plus. Ce qu’il découvrira à travers les confidences des proches dessinera peu à peu un profil plus complexe que ne le laissait entrevoir le témoignage de la mère.


Le procédé est original et l’alternance des points  de vue soutient l’attention.

Le style est accessible, et donne un ton de sincérité pour décrire le désarroi d’un auteur au coeur d’un conflit de loyauté.


352 pages Plon 24 août 2023

#Lavériténaurapaslieu #NetGalleyFrance









Elle imaginera que l'histoire de son fils intéresse du monde, elle pensera que sur son front son nom de famille sera lisible ; c'est tellement humain de se croire important, alors qu'une vie ne mérite pas plus qu'une autre d'être mise en avant. Que toutes les destinées se valent, quels que soit le drame ou les pleurs qui s'y rattachent.


*


La posture de l’écrivain  ses avantages. Si les stars de la téléréalité entrent gratuitement dans les boites de nuit, les auteurs de roman pénètrent à l'œil dans le cœur démoli des malheureux.


*


Elle m'a demandé : « il appartient à qui, ce texte, finalement ? Si ma grand-mère s'oppose à sa diffusion, vous en ferez quoi ? Le scénario d'un film ? » ; le tout exprimé avec l’impolitesse de la jeunesse. Je lui ai répondu que la loi était toujours du côté du créateur, qu'il me suffisait de rembourser l'argent que m'avaitversé sa grand-mère pour que personne ne puisse m'empêcher de revendiquer la paternité de ce que je considérais comme étant « ma » chose.




Frédéric Viguier


Né en 1968, Frédéric Viguier se consacre à l'écriture depuis 2011.


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