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L'indésir ⭐️⭐️⭐️⭐️

Joséphine Tassy











Nuria vient de recevoir un message laconique de Maja sa grand mère. Pour lui dire que sa mère est morte. Mais la jeune femme ne semble pas affectée. 


« j'oublie que ma mère est morte et je suis de bonne humeur. On l'enterre tout à l'heure. C'est pour ça que Jeanne, qui se couche avec les poules, m'a prévenu si tard. Elle venait elle-même de l'apprendre. C'est terrible de se sentir bien le jour de l'enterrement de sa mère. »


Consciente de l’inadéquation de son ressenti émotionnel, elle se cherche des raisons. Les trouvera-t-elle lors de la cérémonie de crémation ? Les personnes présentes, plus nombreuses qu’elle ne l’aurait imaginé, pourront-elles lui donner les clés de compréhension de cette mère lointaine et évanescente ?


Dans cette quête, Abel sera à ses côtés. Rencontré la veille lors d’une soirée festive, il semble s’accrocher à les jeune femme, conscient pourtant de la distance affective dont Nuria fait part dans toutes ses relations. Comme sa mère ? 


Le sujet du roman prend la contre-partie d’un thème beaucoup plus fréquemment traité : la dépendance affective est à mille lieues de ce que peut ressentir cette héroïne démunie d’émotions. 


Mais c’est aussi une quête des origines et une interrogation sur une malédiction qui a tendance à se propager selon les critères d’un raisonnement panglossien, argumentation à rebours vers une cause possible parmi d’autres. 


Dans un style moderne et vivant, L’indésir est un premier roman et une belle découverte 


390 pages Iconoclaste 17 Août 2023








Plus on vieillit, plus on connaît le monde, plus on le craint et plus on se ment, à combattre nos erreurs par des certitudes.


*


Les gens comme elle me troublent. Ces gens qui débarquent dans la vie des autres, par la grande porte, sans toquer ni hésiter. Dans leur sommation, la certitude qu'elle leur sera ouverte. Leur violence me plaît. Je les condamne autant que je les jalouse. Ils ont inventé l’aventure.





Joséphine Tassy


Parisienne d’origine marseillaise et martiniquaise,  Joséphine Tassy voyage, aime étudier selon ses envies, aussi bien les politiques publiques que le swahili, l’histoire de l’art, la finance, les sciences cognitives. Elle est aujourd’hui chercheuse en économie du développement. On sent dans L’indésir l’influence des lectures, les nouvelles de Salinger, le roman philosophique avec Hermann Hesse, le théâtre de Tennessee Williams et la poésie amoureuse d’Aragon. 




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