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Tombée du ciel ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Alice Develey











Récit inspiré de l’expérience de l’autrice, Tombée du ciel est un cri de révolte et de colère d’une toute petite personne, d’un poids plume, en disgrâce absolue avec son corps qu’elle tente de faire disparaître, au mépris même de l’instinct de survie. 


La colère qui anime la jeune fille a deux origines, l’un secrète, enfouie au coeur de sa vie familiale et personnelle et qui l’a conduite à ce trouble du comportement alimentaire, l’autre plus incarnée, au risque de masquer l’origine réelle du problème et tournée contre l’équipe médicale qui tente de maintenir une étincelle de vie au coeur de la frêle silhouette. Si les traitements imposés sont le plus souvent classiques, isolement, gavage par sonde nasale, d’autres aspects sont perturbants comme l’usage de neuroleptiques lourds qui anéantissent toute possibilité de discussion ou même de prise de conscience. Et que posent question…



Si l’on considère le verre à moitié plein, ce séjour en enfer sera l’occasion de belles rencontres.


Le ton est vif, et les confidences  sincères et authentiques. En revanche, le lyrisme de l’écriture ( ce n’est pas un reproche, il révèle un talent certain pour cet exercice) ne colle pas avec la temporalité du récit. Comment une gamine éprouvée et sans doute au bord de l’épuisement pourrait-elle en temps réel produite une telle prose ?


Le thème n’est pas nouveau en littérature. Caroline Bouffault en 2023 avait abordé le sujet de façon plutôt originale avec Thelma. A qui s’adresse un tel récit ? Aux victimes de cette atteinte mortifère ? Aux soignants comme un appel aux secours ? A l’entourage toujours lourdement impliqué ? 


Une nouvelle plume qui ne passe pas inapercue.


Merci à l’autrice pour les changes que nous avons eus à Nancy 


400 pages L'Iconoclaste 22 aout 2024

Lu pour les Talents Cultura





 



Ils ont vécu comme tout le monde, d'une petite série de renoncement et de frustration. Ils ont renoncé à ce qu'ils voulaient et ils ne voulaient pas de nous. Nous sommes nés de la tradition, pour les photos, pour les grands-parents, pour les impôts, pour tous ceux qui nous ont précédé.


*


Souvent, on entend dire qu'on fait des enfants pour prouver qu'on s'aime, transmettre une histoire, une famille, un sang. Mais tout ça c'est des conneries. Un enfant, c'est des fleurs sur une tombe.


*


peut-être qu'elle invente, peut-être qu'elle surjoue, mais qu'est-ce que j'en sais, moi de la vérité, à quel moment on ne la choisit pas ou on ne la construit pas, moi aussi je mens, nous ne sommes que des romans.



Alice Develey



Alice Develey, journaliste au Figaro littéraire et créatrice de la rubrique « La langue française » sur le site du Figaro depuis 2016. 





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