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L'avenir ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Stéphane Audeguy












Un curieux et dramatique phénomène ouvre ce roman, La Joconde, le célèbre tableau du Louvre, se désagrège sous les yeux d’un public médusé. Evénement filmé par un visiteur chinois, et diffusé par conséquent à la planète entière sans délai. D’autres personnages seront touchés de près par le phénomène, dont le conservateur du Louvre, et un historien de l’art, traquant les caches nazies. 


On comprend donc très vite que ce roman sera fantastique et/ou dystopique. D’autant que nombre d’oeuvres célèbres subissent même sort, sans que l’on comprenne exactement pourquoi. Trop vues, usées par le regard superficiel des admirateurs ? 


Que devient une société privée des productions artistiques ? Quelle est la place de l’art dans notre monde ? Que fait le citoyen de base de cette rencontre avec les oeuvres ? 



Au delà de ces questions essentielles, une belle histoire d’amour sur fond d’apocalypse, et de renouveau…


Un superbe roman, étonnant et original, que l’on parcourt avec curiosité et plaisir .



256 pages Seuil 10 janvier 2025 








C'est l’heure mélancolique, terrible, 5 heures du soir , où l'on comprend que le monde, une fois de plus, ne quittera pas le cercle de ses habitudes les plus déplorables, que le soleil va sagement, se coucher pour se lever bien tôt et identique à lui-même, au lieu de se transformer en une haine rouge pour dévorer la terre ; 15 heures du soir  et les hommes ouvrent leur grande bouche sur des paroles  hautement  prévisibles, que les femmes n'écoutent pas, désolation des choses qui sont ce qu'elles sont, et rien d’autre.


*


J'ai détesté être un enfant, la sujétion généralisée que cet état suppose,  la corvée de l'école, toute cette domestication morne qu’on prétend nécessaire et dont je n'ai supporté le joug qu'à partir du moment où je me suis intéressé aux filles.


*


On oublie trop souvent que le passé, aussi, vieillit.


*


Tous les soirs, la plus belle fin du monde qui soit pourvu qu'une aube lui succède, cette merveilleuse erreur que nous aimons nommer le crépuscule du soir, alors qu'il n'est que l'effet fortement induit des mouvements d'une minuscule planète et d'une énorme étoile, parmi des myriades d'étoiles et de planètes de toutes tailles.

Stéphane Audeguy


Né en 1964, Stéphane Audeguy a commencé par le cinéma, en régie d'abord, puis au montage. Il enseigne actuellement l'histoire du cinéma et des arts.


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