Ane Riel
Un roman envoutant ! L’étrangeté des personnages, l’analyse de la situation par une toute jeune fille qui construit le monde avec les références qu’elle perçoit, sans conscience de la marginalité de son environnement, tout cela contribue à une ambiance très particulière qui éveille l’intérêt !
La famille Haarder vit sur une presqu’île que l’érosion tend à isoler un peu plus de jour en jour. Lens est aux commandes : c’est lui qui envoie Liv sur le territoire d’â côté, pour apporter des objets, toujours plus d’objets, de la nourriture aussi. Il y a longtemps que Lens a renoncé à exploiter les arbres de la propriété. Il n’a plus qu’un seul but : accumuler. Au point de restreindre l’espace vital de la famille à des passages entre les piles.
Mais sa folie ne s’arrête pas là…
Roman noir, que la candeur de la narratrice adoucit même si on frémit en parcourant les lignes et en découvrant ce qu’elle subit.
L’écriture et la construction contribuent au plaisir de cette lecture.
Deuxième roman lu de cette autrice, un nom à retenir.
En septembre, il lui montra la forêt, et elle rit quand il eut les cheveux pleins de résine. En mars il lui montra la mer, et elle rit quand il eut les chaussettes mouillées. En juin il lui montre la lande, elle l’embrassa dans l'herbe à la Vierge.
*
L'enfant luttait aussi. Après ses efforts pour se dégager de la terre, de l'eau, de l'obscurité, il haletait à la recherche de l'air. Dans sa voix, il n'y avait ni voyelles ni consonnes. Il se contentait d'ouvrir sa petite bouche. Comme les flets.. Il ne pouvait rien faire d'autre. Il était trop petit pour vivre. Et il renonça.
Née en 1971, Ane Riel est une femme de lettres danoise, auteure de roman à suspense et de littérature d'enfance et de jeunesse.
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