Julian Barnes
Geoffrey Braithwaite, (ou peut-on dire plutôt Julian Barnes, tant ces deux-là ont de points communs), est féru de l’écrivain français Flaubert et nous livre son sentiment sur l’oeuvre, l’homme et l’époque.
Il s’agit ni plus ni moinsd’une biographie, enrichie de l’humour et de la sagacité de l’auteur anglais. On parcourt la vie de Gustave Flaubert, de sa naissance à sa mort, et si on ne les connaît pas, ses relations avec sa famille, avec même son institutrice, qui fut sa première passion et bien sûr de Louise Colet, sa célèbre maitresse. Celle-ci pourra même se permettre, via la plume facétieuse de Julian Barnes de s’exprimer et de donner son avis sur la situation !
Analyse de l’oeuvre, Emma Bovary, Bouvard et Pécuchet, E’éducation sentimentale, Salammbô ainsi que le Dictionnaire des idées reçues, rien n’échappe au narrateur.
Le perroquet d' Un coeur simple , qui donne le titre à ce texte, mérite bien entendu une place privilégiée, d’autant que Geoffrey Braithwaite, enquête avec pugnacité pour en retrouver les traces et découvrir que…
L’humour caractéristique de Julian Barnes transparaît au fil des lignes qu’elles soient consacrées à la biographie de Flaubert où à la sienne propre, attribuée à Braithwaite. Les amateurs du genre se régaleront.
Si l’écriture est loin d’être académique pour une biographie, le contenu est tout de même assez pointu et érudit. Des passages sont consacrés par exemple à d’autres critiques de l’oeuvre, comme Enid Starkie, qui reproche à Flaubert de s’être trompé sur la couleur des yeux d’Emma Bovary, différente selon les pages ! C’est l’occasion de critiquer les critiques !
Un bon romancier, publie un nouveau roman, on peut entendre les critiques murmurer : encore une saleté d'œuf d'or ; est-ce qu'on a pas eu assez d'omelettes cette année ?
Geoffrey Braithwaite, soit Julian Barnes, ne manque pas de nous faire part de sa désapprobation contrant l’évolution de l’Angleterre, avec tout l’humour qu’on lui connait.
Cette réédition offre un petit plus : des textes inédits de Julian Barnes, sans relation avec Flaubert. Une dissertation sur le droit de changer d’avis, un hommage aux mots :
J'ai passé ma vie avec les mots, les écrire et les lire. C'est avec eux que je construis mon image du monde réel où je vis, et des démons fictifs que je crée. Je commence ma journée en lisant les mots d'un quotidien, et la termine, avant d'éteindre la lumière, avec ceux d'un magazine ou d'un livre.Je crois profondément en eux, alors aptitude à exprimer la pensée, la définir la vérité, à créer de la beauté. Je suis tout aussi conscient du fait qu'ils sont constamment employés pour des motifs opposés : pour obscurcir la vérité, déformé, la pensée, mentir, calomnie, et provoquer la haine. Je pense aussi au mot comme des choses mobiles, glissantes, changeantes.
Pour les lecteurs en mal de biographie littéraire, l’ouvrage est fait sur mesure et les réjouira. Pour les autres, il faut vraiment être fan du style de Julian Barnes pour consacrer plusieurs heures de lecture à la vie de Flaubert.
Merci à Netgalley et aux éditions Stock pour ce service de presse.
352 pages Stock 26 mars 2025
#LeperroquetdeFlaubert #NetGalleyFrance
Le récit du suicide par Ledoux dit ceci : Flaubert s'est pendu dans son bain. Je suppose que c'est plus plausible que de raconter qu'il s'est électrocuté avec des somnifères.
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Les livres non écrits ? Ce n'est pas une cause de regrets. Il y a déjà trop de livres.
Julian Barnes, né le 19 janvier 1946 à Leicester, est un romancier, nouvelliste, essayiste et critique littéraire anglais
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