Laura Vasquez
Les Forces : un roman ? Oui si l’on considère qu’un personnage de fiction une narratrice se confie au lecteur en s’offrant une sorte de parcours initiatique dans sa recherche de vérité. Une recherche de vérité qui fait suite à une épiphanie : tout le monde ment. Alors pourquoi cette question ? Parce que le mode d’écriture interroge. Il évoque un flux de pensée, d’où jaillissent de temps à autre des fulgurances, des phrases qui marquent pour la lumière qu’elles apportent au coeur du récit. Les phrases sont travaillées, malgré la fluidité du discours. Ce travail sur les mots a un nom : c’est de la poésie !
Rien d’étonnant dans ce parcours d’autrice, poétesse reconnue.
Poésie donc, en prose mais aussi engagée, pour dénoncer, pour railler aussi des comportements qui portent à sourire. Malgré la difficulté de cette lecture on peut en effet relever des traits d’humour, qui allègent un peu le récit.
Il n’en reste pas moins que la densité des affirmations, des références, des allégories rend cette lecture ardue, à moins de ne se saisir que de la mélodie des phrases et de se délecter d’un trait d’esprit ou d’une remarque aussi judicieuse que maligne !
Quelques temps après la lecture, il ne m’en reste presque rien, qu’une impression de fluidité et d’aisance dans le propos, l’écriture comme arme de militantisme, mais rien d’une intrigue ou des jalons d’un parcours .
Un texte dont je ne suis sans doute pas la cible.
Merci à Netgalley et aux éditions du Sous-sol.
304 pages Editions du sous-sol, 21 août 2025
#LesForces #NetGalleyFrance
Le temps était cassé. Il est cassé. Le temps est déboîté. Le temps se plie. Il se fissure. Il s'use. Le temps est mort. Je suis cassé, je suis dépoté. Je suis jeune. Je me perçois. Je marche. Je suis ici. Il me fallu au moins deux heures pour pas courir ce couloir. Au moins deux jours. Ou deux minutes.*L'argent est devenu la cause de tous les actes autour de nous, et de nos propres gestes, même quand on l'ignore, il est la mesure des choses autour de nous et dans nos vies, même quand on l'ignore.*Le capital est une force sans existence matérielle, son existence est partout. Elle est capable d'entraîner tous les effets, d'une guerre, un shampooing, d'un sentiment de vie, d'un roman de 304 pages, d'une vieille photographie d'un poète sénégalais à la livraison d'un plat chaud.*Je mets du sens dans mes paroles, et même si je n'en mets pas, le sens s'y met tout seul .*Nous croyons avoir quelques accès aux choses elle-même, lorsque nous parlons d'arbres, de couleur, de neige et de fleurs, et cependant nous ne possédons rien que des métaphores des choses, qui ne correspond aucunement aux entités originelles
Née en 1989, Laura Vazquez est poète et romancière.
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