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Toutes les fêtes de Noël commencent par un meurtre ⭐️⭐️⭐️⭐️

Benjamin Stevenson 











Ce Noël caniculaire se déroule en Australie. Avec un premier meurtre dans des circonstances étranges, qui font évoquer une mise en scène pour désigner un coupable trop évident : Erin se réveille les mains en sang, avant de découvrir son mari assassiné à l’étage inférieur. Le narrateur, qui est aussi l’enquêteur et le guide pour aider le lecteur à s’y retrouver parmi les indices et reconstituer le déroulement des faits, est aussi l’ex de la suspecte. 

Avant de mourir, l’homme avait contacté la police pour avertir qu’un meurtre allait être commis. Le sien ou celui qui va ôter la vie le lendemain au magicien vedette d’un spectacle ?



Un soin particulier est apporté à l’édition de ce roman, tout à fait en accord avec le thème. Des pages illustrées de flocons de neige, et surtout un calendrier de lavant, dont chaque case est censée s’ouvrir sur un indice. Le cadre est revendiqué :


« c'est un honneur, d'une certaine manière, de faire mon entrée ici dans le très estimé panthéon des « épisodes de Noël ». Une tradition ancestrale dans laquelle nos personnages de séries préférées enfilent des bottes rouges et suspendent des branches de gui au plafond. ».


Malgré la brutalité des deux meurtres, on est quand même dans une ambiance de cosy mystery, ou de « roman à énigme fair play comme l’intitule le narrateur dans le prologue. 


Tout au long du déroulement de l’intrigue, ce narrateur interviendra pour justifier l’utilisation de tel ou tel artifice dans le roman policier en général, tout en se justifiant lorsqu’il y a recours. On se démarque clairement du polar réaliste, la comédie est bien présente. 


De nombreuses allusions à la construction des séries où les mêmes procédés sont présents (comme le deuxième meurtre juste avant la coupure pub !)


Beaucoup d’humour et d’autodérision donc dans ce roman plutôt sympathique, pas si facile que ça à résoudre même après avoir mangé tous les indices non chocolatés !


Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine 




208 pages Sonatine 16 octobre 2025

#TouteslesfêtesdeNoëlcommencentparunmeurtre #NetGalleyFrance 




Vous pensez vraiment que c'est cette machine qui a tué Rylan ? Le couperet était en papier.

Tout comme la déclaration d'indépendance et la Bible, le papier a tué plus de gens que n'importe quelle lame


*




La présence de jumeaux, né considérée comme un procédé malhonnête que si le lecteur n'est pas informé dès le début du récit. Ceci afin de le protéger de l'échange, tant redouté.


Benjamin Stevenson 


Né en Australie, Benjamin Stevenson est stand-upper et romancier.


Qui est coupable ? ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Hazell Ward 












Voilà un polar ou plutôt comme le qualifie l’auteur, un roman à énigme bien original ! Certes, un meurtre a été commis et on est donc à la recherche d’un coupable. Mais ce n’est pas le plus important. 


« les lecteurs n'ont rien à faire du crime. Ou de la victime. Ils n'ont pas grand-chose à faire non plus de qui commet le crime. Ou de comment il l'a commis. Ou même de pourquoi il l'a commis. Le roman policier parle de celui qui mène l'enquête. Ce qu'il dit découvrir est presque accessoire. »


Ce détail étant réglé, il faut savoir que le lecteur va être mis à contribution, pour ne pas laisser les indices savamment disséminés dans le texte, ça, c’est classique. Mais ce n’est pas tout. Il vous faudra vous munir d’un crayon et votre livre ne sera plus présentable, hors de question de le prêter. Car vous allez avoir des questionnaires à remplir, des lettres à rédiger (parfois assez personnelles : raison de plus de ne pas refiler l’ouvrage ensuite !). Une participation bien active donc ! Le tout assaisonné d’humour et d’autodérision, qui rendent le roman aussi drôle qu’inventif.


Une série de personnages sont présentés au début, sur les lieux de ce fameux crime qui a eu lieu trente ans plus tôt,  autour d’une table, dressée pour des convives (on a le droit  à l’énoncé du menu), autour de laquelle les protagonistes vont s’exprimer. 


Un polar = un enquêteur. Personnage central nous a dit l’auteur. On vous présente Max Enygma (à moins qu’il ne se nomme Monty Egg). Un détective aussi caricatural que son nom ! J’en profite pour dire un mot des noms de personnages : vous y trouverez un Gaston Leroux et un Wilkie Collins, au passage. Enygma a des idées bien arrêtées et un don certain pour orienter ses interrogatoires. Il est cependant fragile, d'autant qu'il subit lors de ce séjour dans le manoir une intoxication au plomb ! 


Hormis un ventre mou au centre du roman, lorsque Enygma interroge les différents témoins, répétant des notions déjà évoquées, l’intérêt du lecteur est à nouveau sollicité lorsqu’il doit reprendre son crayon ! Et répondre à des QCM, au stratagème clair comme de l’eau de roche dans la façon d’orienter les réponses. 


Le roman est donc en apparence le résultat d’une co-construction auteur-lecteur. N’oublions pas cependant que : 


Nous sommes le narrateur. Dieu, c'est l'auteur. Mais nous travaillons pour l'auteur. Donc nous sommes voisins de Dieu. Ce qui signifie qu'on peut faire tout ce qu'on veut.



Un certain nombre de réflexion sur les romans et la littérature  en général vous arracheront un sourire de temps à autre :


Le but d'un roman est de raconter à ses lecteurs, une histoire vraie au sujet de personnages, qui n'ont jamais vécu, dans un monde qui n'a jamais existé.


ou


Pas de sexe, s'il te plaît, nous sommes des lettrés. Dans les livres les passages où il y a du sexe sont toujours affligeants


Quant au meurtre qui est le noyau du roman, les indices menés vous permettront-ils de la résoudre. Allez, prenez votre crayon !


Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine 


544 pages Sonatine 9 octobre 2025

TO Game is murderer 

Traducteur : Paul-Simon Bouffartigue 

#Quiestcoupable #NetGalleyFrance 







« les lecteurs n'ont rien à faire du crime. Ou de la victime. Ils n'ont pas grand-chose à faire non plus de qui comme il le crime. Ou de comment il l'a commis. Ou même de pourquoi il l'a commis. Le roman policier parle de celui qui mène l'enquête. Ce qu'il dit découvre est presque accessoire. »


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Le but d'un roman est de raconter à ses lecteurs, une histoire vraie au sujet de personnages, qui n'ont jamais vécu, dans un monde qui n'a jamais existé.


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Nous sommes le narrateur. Dieu, c'est l'auteur. Mais nous travaillons pour l'auteur. Donc nous sommes voisins de Dieu. Ce qui signifie qu'on peut faire tout ce qu'on veut.


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Comment peut-on deviner ce qui n'est pas là ? Comment choisir, parmi les millions de choses qui pourraient être là, la seule et unique, chose qui devrait être là ? On ne peut pas. Et l'auteur le sait.

Il se fout de votre gueule, tout simplement



Hazell Ward


Formatrice pour adultes pendant de nombreuses années, Hazell Ward a ensuite travaillé pour une association caritative dans une zone défavorisée, accompagnant des jeunes adultes pour les encourager à poursuivre des études ou à travailler, et pour les aider à réaliser leurs rêves.

"Qui est coupable ?" ("The Game is Murder", 2025) est son premier roman.


Mortel Noël ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Denis Michelis 











Même si le sapin qui  orne la pièce principale du chalet-témoin  est magnifique, la magie de Noël n’est pas au rendez-vous. Si  l’on en croit Oliver,  ado rebelle qui rechigne à accompagner sa mère et son nouveau compagnon, Klaus, des faits étranges sont à déplorer : l’attitude suspecte d’Amer, préposé aux petits boulots divers et variés dans la maison, la cave fermée avec interdiction de s’y rendre, plus le fait que la précédente épouse du potentiel beau-père a disparu d’un coup alors qu’elle était plutôt du genre harceleuse…Les indices sont alarmants. La mère ne veut rien entendre, et met sur le dos de la crise existentielle de l’ado toutes ces élucubrations qui ne reflètent que son mauvais caractère. 


"Chalet chelou. Voilà tout ce que j'ai eu la force d'écrire hier soir à notre arrivée. Nuit noire, insondable. Même pas faim. Sur mon petit balcon, j'ai fumé en 2-2 un joint minuscule, le regard rivé sur les ténèbres, froides et piquantes, et je suis allé me pieuter direct."



Pour ajouter à l’ambiance, Oliver se passionne pour la lecture d’histoires glauques. 


C’est par le journal d’Oliver que l’on suit le déroulement de ce court thriller de Noël. L’humour est au rendez-vous cependant : porté par les propos de l’adolescent, mais aussi par la description des personnages suffisamment caricaturaux pour prêter à sourire. 


Pas besoin de flic perspicace, c’est aussi l’ado qui dénouera l’intrigue. 


Très différent des autres romans de l’auteur , Mortel Noël est une farce réjouissante, qui refuse de se prendre au sérieux,  pour en finir avec l’illusion de la trêve des confiseurs 


A mettre dans tous les chaussons au pied du sapin. 


Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur Blanc 


140 pages NSB 2 octobre 2025

#MortelNoël #NetGalleyFrance









Chalet chelou. Voilà tout ce que j'ai eu la force d'écrire hier soir à notre arrivée. Nuit noire, insondable. Même pas faim. Sur mon petit balcon, j'ai fumé en 2-2 un joint minuscule, le regard rivé sur les ténèbres, froides et piquantes, et je suis allé me pieuter direct.


*


Des milliers de fois, j'ai voulu faire demi-tour. Quelque chose m'en empêchait, un état quasi hypnotique, une force surgie de je ne sais où, je crois aussi avoir entendu une voix. Hyper grave, dépourvue de tonalité. Oliveeeeer… La voix m’ordonnait de m'enfoncer toujours plus profondément. Oliveeeeer. Je me vois encore effleurer les murs luisant d'humidité, sur lesquels glissaient des ombres aux formes biscornues et indéfinissables.



Né en 1980, Denis Michelis est un romancier français. Son roman Encore une journée divine a été adapté pour le théâtre. 


Lire aussi, du même auteur 


Encore une journée divine 


Amour fou 


Le roi des cendres ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 S.A. Cosby











La cible est claire : S.A Cosby vise les amateurs de romans noirs, bien noirs.! 


En Virginie, Jefferson Run est une petite ville, pas tranquille du tout. Après avoir été délaissée par les industries qui assuraient un revenu aux habitants des lieux, ce sont les pourvoyeurs de drogue qui règnent en maitre sur le secteur. Dante est l’une des victimes de cette recherche de paradis artificiels , et comme toujours, tôt ou tard le coût de la consommation l’amène à s’immiscer du côté obscur de l’affaire. 

C’est ce que découvre son frère ainé qui réussit avec brio dans la finance, lorsqu’il revient dans la maison familiale, alors que leur père vient de subir un accident de voiture qui l’a plongé dans le coma. Sa soeur continue à s’occuper de l’affaire familiale : une entreprise de crémation. 

 

Ces trois personnages vont chacun à leur façon tenter de se sortir du mauvais pas où Dante s’est engagé. 


Tout se cristallise autour de la personnalité de Roman, le frère aîné. Sûr de lui, doué, tout lui réussi. Il aime les challenges et là, il va être servi. Mais on découvrira aussi des côtés plus sombres, dans sa vie sentimentale , mais aussi lorsque le but justifie tous le moyens, y compris la violence, ou au moins la tolérance de cette violence vis à vis de ceux qu’il veut prendre à leur propre jeu. Son empathie est réservée à ses proches, pour qui il est prêt à n’importe quoi. 


On n’oublie pas que l’on va avoir à faire avec des méchants très méchants, qu’il vaut mieux ne jamais croiser sur sa route …


Mais le roman ne se résume pas à la guerre des gangs et à l’implication de Roman dans ce trafic. Des événements familiaux seront aussi évoqués et résolus…


En marge de cette sombre intrigue, une histoire d’amour, impossible bien sûr ou au moins dangereuse…


De la violence, de l’amour aussi, et une analyse fine des forces en présence, sur fond de misère urbain et d’addiction, tous les ingrédients sont au rendez-vous, pour une lecture marquante.


Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine 


544 pages Sonatine 2 octobre 2025 

#LeRoidescendres #NetGalleyFrance







Sous le plateau de fruits de mer, on avait disposé des feuilles de journal pour protéger la table. Roman songea d'ici quelques années, ce serait la seule raison pour laquelle des gens achèteraient encore un journal.


*


Le destin est un train lancé à pleine vitesse. Parfois on a le temps de traverser devant lui, parfois c'est lui qui nous traverse.


*


On n’aime pas nos parents parce qu'ils sont parfaits, mais parce qu'ils persévèrent  malgré leurs imperfections. La grâce demeure inaccessible, la beauté réside dans le fait d'essayer de l’atteindre.


 

S. A. Cosby


Avec Le Sang des innocents, lauréat du Grand Prix des lectrices de ELLE 2024, S. A. Cosby s'est définitivement imposé comme le nouvel auteur incontournable du roman noir. Il aborde ici le paradis et l'enfer des liens familiaux à travers une intrigue à la fois palpitante et terriblement humaine, qui dresse un état des faits sans concession aucune de l'Amérique contemporaine. On peut parler de chef d'œuvre !


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