- Pages:180
- ISBN:978-2-87560-027-1
- Formats:EPUB / MOBI / PDF
- Publication:09/01/13
- Prix: 1,99 €
Un sujet original et une écriture riche et élégante constituent un duo de base prometteur de belles heures de lecture. Voyous de velours en est l’illustration
Au début de vingtième siècle, Laurent Paridael, un jeune bourgeois confie à son journal intime l’attirance qu’il éprouve pour ceux que son milieu considère d’ordinaire comme une engeance peu fréquentable : la lie de la société, les travailleurs démonstratifs et fêtards, les bandits qui ont poussé comme autant de mauvaises herbes entre les pavés des villes flamandes. Laurent les admire comme l’on contemple, émerveillé, une oeuvre d’art. Picturaux comme des scènes Bruegheliennes , bâtis comme des sculptures, au langage si fleuri que notre homme y entend de la poésie:
«Je m’imaginais être cet artiste absolu : poète, sculpteur, peintre et musicien, le tout à la fois»
Tel un ethnologue épris de son sujet, il les scrute, diminuant peu à peu le périmètre d’observation, jusqu’à s’acoquiner avec eux au grand dam du narrateur qui commente les exploits du héros en voix off. Lorsque la joyeuse bande subit les conséquences de ses incartades, c’est à la campagne que Laurent déplace son centre d’intérêt et pour côtoyer au plus près les vilains, s’immisce dans un camp d’internement, usant d’un alibi éducatif.
La langue est magnifique, d’une construction irréprochable, et le vocabulaire riche, trop riche pour le dictionnaire de base d’une liseuse, qui ignore le lexique vernaculaire ou désuet (qui connait le sens de piaculaire, dimitte, ergastule, sentine, juveigneur, palestre ou faurillon?).
De remarquables descriptions rappellent cet autre roman contemportain de celui-ci «Un mâle» de Camille Lemonnier :
«Souvent au coucher du soleil, la bruyère s’avive, scintille, rougoie ; la nappe fleurie déferle comme un lac tragique, et les religieuses améthystes se convertissent en rubis sanglants»
C’est donc comme on se délecte d’une exposition, témoin d’un savoir-faire révolu, que l’on peut prendre plaisir à parcourir ce court roman.
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