- Broché: 600 pages
- Editeur : Fleuve éditions (26 mai 2016)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2265115584
- ISBN-13: 978-2265115583
Un polar de Thilliez , c’est un peu comme une recette de grand chef : beaucoup de travail de préparation et de réalisation, pour arriver au montage final, pour finalement être engloutie en quelques bouchées! Ce dernier opus est même générateur de nuits blanches consenties, au risque de passer la journée suivante dans le pâté. En totale empathie avec l’héroïne de l’ouvrage, qui souffre de narcolepsie.
Les premières pages peuvent faire craindre le pire : le karma d’Abigaël est quand même sacrément atterrant : outre la pathologie invalidante qu’elle subit, et qui la maintient en permanence à la lisère du rêve et de la réalité, au risque de ne plus les distinguer, elle subit aussi des drames familiaux destructeurs, qui sont au coeur de l’histoire. c’est à partir de subtils indices qu’Abigaël refuse d’admettre la thèse officielle de l’accident qui l’a séparée de ceux qu’elle aimait le plus au monde.
L’enquête est dense, riche en révélations, et tentaculaire : au delà du suspect psychopathe kidnappeur d’enfants, bien d’autres personnages semblent impliqués.
C’est un récit sans répit, un truc à tourner les pages avec fébrilité, tout en restant vigilant pour ne pas omettre un détail révélateur.
Sur la construction, je reste mitigée,. Qu’apporte t-elle par rapport à un récit chronologique? Hormis le fait d’embrouiller le lecteur, même si l’abscisse temporelle au début de chaque chapitre constitue une béquille de fortune.
L’improbable clinique au bord de la falaise à Plogoff m’a fait sourire : depuis le projet avorté de centrale nucléaire dans les années 80, la lande est vierge de toute construction. (Thilliez me raconterait donc des mensonges que la plupart du temps je suis incapable de repérer?)
Un petit plus que ce lien codé pour avoir le droit de lire le 57ème chapitre (dont l’absence m’avait échappée : je ne vérifie pas en pleine action le titre du chapitre, à fortiori quand il s’agit d’un chiffre).
En conclusion, un excellent thriller , qui a de plus un effet sur mes propres rêves, plus denses, plus marquants.
Challenge Babelio Pavés 2016-2017
Mener une enquête était un éternel recommencement, une plongée sans cesse renouvelée au coeur d'une fractale : plus on descendait dans le détail, plus ce détail s'enrichissait de nouvelles pistes à explorer jusqu'à tomber sur un autre détail, et ainsi de suite. Et les assassins les plus retors se repliaient au fond de la fractale, attendant qu'on vienne les déloger.
*
Quand elle recouvra ses esprits, les ténèbres avaient relayé la lumière. La chambre baignait dans une moiteur de jungle, alors que le givre s'accrochait à la vitre de la fenêtre. De petits pétales de glace s'ouvraient les uns à côté des autres comme des fleurs maudites
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