- Broché: 178 pages
- Editeur : Maxima Laurent du Mesnil (5 avril 2018)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2840019485
- ISBN-13: 978-2840019480
Qui aurait pu imaginer lorsque les pavés volants dévoilaient des plages insoupçonnées cernées de barricades, que nous dépendrions un jour de couteaux suisses électroniques mettant dans nos poches tout le savoir de l’humanité, mais aussi un big brother d’une efficacité redoutable? Sans violence, c’est avec plaisir que nous avons accueilli ces gadgets, qui nous facilitent réellement la vie, impossible de le nier. Les balbutiements de la technique émergente font place à une redoutable efficacité.
Faut-il en pleurer ou en rire? Suivre le mouvement ou se marginaliser?
Hervé Cuillandre opte pour le verre à moitié plein. A savoir que la digitalisation de notre monde est une opportunité pour libérer l’homme des tâches répétitives que la machine accomplit beaucoup plus rapidement et efficacement. Pour que l’homme se consacre à ce qu’il sait faire de mieux, créer, imaginer, inventer. L’utopie ainsi envisagée juxtapose l’homme et la machine dans une complémentarité parfaite.
Le processus est déjà en marche et les effets attendus commencent à émerger, pour le pire (élire Trump ou sortir de l’Europe comme pour le meilleur (naissance de réseaux concurrentiels aux monopoles financiers par le biais des blockchains). Il ne sera pas nécessaire d’attendre la fin du siècle pour en mesurer les conséquences.
Telle est la thèse développée dans l’ouvrage, qui a le mérite d’être clair et accessible au commun des mortels dont je fais partie. Pour une fois, j’ai à peu près tout compris, et il faut tout l’art du pédagogue pour que je parle des big datas et autres BAFA, comme si j’en prenais tous les matins au petit déjeuner.
Cette vision résolument optimiste (libérer l’homme des tâches aliénantes ) soulève quand même de nombreuses questions. La révolution considérable de nos modes de vie risque fort d’engendrer des effets collatéraux indésirables, particulièrement dans la période de transition. Sans oublier que dans des mains (humaines) mal intentionnées, les données que nous fournissons quotidiennement dans la moindre de nos actions dès lors qu’elles passent par un support numérique, ce que je suis en train de faire en rédigeant cette chronique, pourraient avoir un effet boomerang très délétère (l’auteur envisage cette option).
La vision angélique d’une humanité connectée ne doit pas faire oublier le risque d’un contrôle omniprésent. La déviance vue comme une opportunité de progrès est certes une option positive, mais rébellion rime avec répression.
C’est donc clair et court. D’autant que les derniers chapitres sont redondants, ce qui est pédagogique, mais pas forcément utile.
A mettre dans toutes les mains pour mesurer l’ampleur de la révolution en marche , dont on est loin de mesurer toutes les conséquences , alors que votre émerveillement devant les prouesses techniques auxquelles nous avons accès (ceci pour les générations qui ont vécu sans) nous entraine sur des voies incertaines.
il faut au moins en être conscient.
La révolution digitale s’est invitée dans nos smartphones et nos ordinateurs à travers une multitude de nouveaux services. Notre quotidien s’en trouve grandement amélioré mais nous avons été obligés de fermer les yeux sur les risques du tout-digital. Pourtant, il ne sert à rien de craindre le monde qui s’annonce. Nous devons au contraire l’anticiper pour mieux nous y intégrer, et défendre des valeurs humanistes.
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La course à la digitalisation aboutit à l’embauche massive de jeunes talents et au départ des plus anciens, deux groupes humains pourtant complémentaires , les plus jeunes offrant des vecteurs de communication inédits à leurs aînés, eux-mêmes porteurs du sens dont les plus jeunes ont besoin.
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