- Poche: 304 pages
- Editeur : Folio (26 avril 2013)
- Collection : Folio
- Langue : Français
Ces expériences extrêmes que l’on vit par procuration sont attractives. Même si accablés par la chaleur de l’été , il est difficile d’imaginer les sensations éprouvées par -30°, on apprécie par auteur interposé la douce chaleur de la cabane de rondins, seul rempart contre la morsure du froid intense. Ouvrage parfaitement adapté à une lecture estivale dans une ambiance caniculaire.
Plus que l’épreuve physique, et c’en est vraiment une, c’est l’isolement que recherchait Sylvain Tesson lorsqu’il entreprit cette parenthèse sibérienne. En finir pour un temps avec les échanges artificiels induits par son statut social, se convaincre de survivre dans un environnement minimaliste (livres, vodka) et à la façon des ermites , contempler ce qui est devant ses yeux.
L’aventure est appréciée, la balance penche en faveur d’une valeur ajoutée, que ce soit sur le corps (si l’on ne s’attarde pas sur un éventuel bilan hépatique) , ou sur l’esprit. L’expérience se réclame aussi du respect de la planète, en ou plaint l’énergie grise qui coute si cher et accentue notre oeuvre de destruction systématique de nos ressources. Certes les puristes y trouveront de limites (le matériel informatique n’est pas sorti des très percé dans la glace…).
L’isolement n’est pas total, les beuveries ne sont pas toujours solitaires, mas beaucoup de te=ps est consacré à la contemplation de l’environnement , dont la beauté fait oublier l’hostilité et force le respect (jusqu’à ne pas lui faire l’insulte de l’immortaliser dans le cimetière des souvenirs photographiques
L’écriture est travaillée, et le style fluide. Elle n’a pas l’authenticité d’un journal de bord écrit dans l’instant, mais n’en est pas moins extrêmement agréable à parcourir.
En ville la foule humaine ne peut survivre que si la loi met bon ordre à ses débordements et régule ses besoins. quand les hommes se concentrent , l'administration naît
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Je voulais régler un vieux contentieux avec le temps. J'avais trouvé dans la marche à pied matière à la ralentir . L'alchimie du voyage ralentissait les secondes , celles passées sur la route filaient moins vite que les autres. La frénésie s'emparant de moi, il me fallait des horizons nouveaux. Je me passionnais pour les aéroports où tout invite à la sortie et au départ. Mes voyages commençaient par des fuites des se finissaient en course poursuite contre les heures.
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De mon duvet, j'entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu'un à qui l'expliquer.
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