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Eloge de la passoire

Anne de Pomereu







  • Broché: 300 pages
  • Editeur : JC Lattès (10 octobre 2018)
  • Collection : Essais et documents
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français















Très fan de neurosciences, ce n’est pas le premier livre que je lis sur le sujet (et non, contrairement à ce que pourrait évoquer le titre ce n’est pas un guide pratique sur le matériel de cuisine!). Mais celui-ci a retenu toute mon attention (qui est une clé pour booster sa mémoire), à la fois sur la forme et sur le fond. 
il s’agit donc de la mémoire, celle que nous aimerions tant développer, avec l’illusion du bonheur que semblait promettre l’absence de trous à la passoire. Disons le tout de suite, l’auteur remet bien les pendules à l’heure, à-coup d’exemples connus, qui montrent bien que l’hypermnésie ne conduit jamais à une réussite exceptionnelle, loin de là. Il est nécessaire d’oublier (dans un monde idéal, on aimerait quand même bien avoir son mot à dire sur ce qui est passé au crible, et que par exemple on ne se retrouve plus perdue en train de chercher sa voiture sur un parking!)

L’approche physiologique est fort bien construite et très abordable, pour comprendre de quoi l’on parle : anatomie, différents types de mémoire,  construction du souvenir, fragilité des traces, plasticité cérébrale, tout est abordé avec simplicité. 

Après avoir évoqué ce qui fâche , la perte de nos capacités avec l’âge, la maladie, les drogues, viennent les trucs et astuces pour améliorer nos performances. Pas nécessairement pour devenir un champion  des techniques mnémotechniques qui se produisent dans des épreuves dont le succès ne se dément pas (et ceci paradoxalement à notre époque où l’on a en poche l’accès directe à toutes sortes de données qui peuvent alléger notre effort).

Certaines méthodes sont déjà bien connues (comme l’évocation de lieux, utilisée il y a plus de 2500 ans et qui permet encore de nos jours à quelques prodiges de réciter plusieurs centaines de décimales de pi (une question : perdent-ils leurs clés?). Ce qui n’est pas indispensable, à part en tant qu’entrainement pour retenir des choses plus utiles. Le secret est la création d’images mentales. On mémorise un indice qui permettra de retrouver ce que l’on cherche, nom, numéro…On y ajoute la méthode des lieux auxquels on accroche les images mentales. Car la mémoire est associative. Elle se repaît par ailleurs de répétitions, autrement dit, ne pas compter sur des effets immédiats, un peu de temps est nécessaire pour s ‘améliorer.


En refermant ce traité sur la mémoire, l’envie est grande d’enfin apprendre , pour le plaisir , la tirade des nez, ou de ressortir une Anthologie de la poésie française pour pourvoir avec délices réciter par coeur L’homme et la mer, ou l’Automne. Pour le code de la carte bleue, ce ne sera pas nécessaire : il y a longtemps qu’il est bien ancré dans l’aire cérébrale du shopping!

#ÉlogeDeLaPassoire #NetGalleyFrance




Il ne s'agit pas tant de tout savoir pour entrer dans les grandes écoles, que de devenir un être libre, capable de réfléchir par lui même en opérant un tri sévère entre ce qui nourrit et ce qui disperse. devenir aussi, à la manière des traditions orales, quelqu'un de bienfaisant pour sa communauté, qui peut partager, amuser, enseigner par des histoires, des contes, des chansons, des poèmes, quelqu'un qui rendra la vie plus légère, qui offrira quelques précieux instants de gratuité autour d'un repas partagé en famille, entre amis, toutes générations confondues, pour ne pas rompre le précieux fil de la transmission.

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Comment se fait-il qu'il m'arrive si souvent de dépense du temps à des activités que je ne veux pas faire et de ne pas parvenir à réaliser ce que je veux vraiment faire? Je me suis simplement laissé capturer mon attention . Pourquoi est-il si difficile de résister à la tentation de ces activités chronophages ? Parce qu'elles exploitent la vulnérabilité de la psychologie humaine, basée sur le besoin de reconnaissance et de gratification immédiate

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Rien ne me ressource plus que de marcher sur des feuilles mortes, du sable ou de la neige, de m'asseoir devant un feu de cheminée ou au bord de la mer. Partager un moment d'amitié autour d'un apéro, rire de bon coeur à des blagues idiotes, voir un enfant sourire, voila des instants précieux qui me détendent et me font retrouver le chemin de la concentration.

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Aujourd'hui, on peut facilement s'illusionner sur les bienfaits d'Internet :  ce n'est pas parce que l'information est à portée de clic notre cerveau qu'elle y pénètre.

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Ce que disait Coluche à-propos des technocrates pourrait s'appliquer à Google : Google, quand tu lui poses une question, une fois qu'il a fini de répondre, tu ne sais plus la question que t'as posé. Avant l'émergence du web, l'information était rare, il fallait la chercher dans des livres, conservés dans des bibliothèques. La difficulté consistait à trouver l'information. aujourd'hui, la difficulté consiste à trier l'information surabondante, à discerner celle qui est pertinente, à traquer la désinformation, hiérarchiser et sélectionner les bonnes sources







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