- Broché : 214 pages
- Editeur : Editions Flammarion (8 janvier 2020)
- Collection : LITTERATURE GRA
- Existe en version numérique
- Langue : Français
C’est toujours tentant d’entamer un roman qui parle de l’édition, des écrivains, des livres. Et de ce mystérieux service des manuscrits, que l’auteur nous propose de découvrir, comme le ferait une petite souris.
Marie, qui fait partie de l’équipe, déniche une pépite, c’est assez rare et tout le monde s’excite sur la chose. Seulement voilà, l’auteur est très fuyant, et impossible à rencontrer. Même lorsqu’il se retrouve prétendant à un prix d’automne qui change la donne avant pour l’avenir de l’écrivain que pour celui de la maison d’éditions. Et sans auteur, pas de prix.
Cerise sur le gâteau, le bouquin raconte une histoire de meurtres dont la scène de crime est en tout point semblable à un assassinat qui s’est produit réellement. après la publication. Entre en scène une enquêtrice peu banale, comme se doit de l’être toute enquêtrice réquisitionnée pour la résolution d’une enquête installée dans les pages d’un poalr..
Tout ça c’est sympa, mais c’est juste un peu trop. L’intrigue est trop cousue de fil blanc pour que l’on y croit . C’est une sorte de friandise dont on ne peut pas abuser au risque de ressentir quelques troubles digestifs. Dommage, l’écriture est agréable et les personnages originaux, mais trop c’est trop.
Ce sera sans doute vite oublié.
Marcel Proust ouvrit ses lourdes paupières pour révéler un regard bienveillant teinté d’une pointe d’ironie, comme s’il savait pourquoi elle était là. Violaine ne pouvait détacher ses prunelles du visage de l’auteur d’À la recherche du temps perdu ; ces cernes sombres, cette moustache impeccablement peignée et ces cheveux de jais. Il portait son manteau de loutre et était assis sur une chaise en bois, tout à côté du lit. Sa main droite reposait sur une canne à pommeau d’ivoire et d’argent tandis que la gauche lustrait, en de souples mouvements, les poils luisants du manteau. Violaine tourna la tête sur l’oreiller pour s’apercevoir que sa chambre était remplie de visiteurs silencieux à demi immobiles.
*
Avant chaque voyage en avion, que ce soit un long-courrier ou un vol Paris-Nice, Violaine se mettait à lire son horoscope pour en tirer des conclusions plus sombres et dramatiques les unes que les autres. Dans sa tête défilaient les accidents récents et très médiatisés qu’elle avait bien sûr regardés à la télévision ou sur le Net, hypnotisée comme ces petits rongeurs, proies immobiles dans les yeux du serpent. La veille, elle ne dormait pas. Lorsque le réveil sonnait au petit matin, elle était prise d’une crise de panique, à laquelle Édouard tentait tant bien que mal d’apporter de piètres solutions puisqu’elle refusait d’avaler quoi que ce fût. La panique retombait le temps du trajet en taxi pour remonter à son arrivée à la porte d’embarquement.
*
Violaine fut la première à faire un geste, sec et déterminé : elle défit dans un tintement métallique le capuchon de son stylo, posa la plume sur la feuille, et fut imitée dans l’instant par Marie. Comme deux combattantes qui sortent leurs épées de leurs fourreaux au moment du duel, elles commencèrent à tracer des mots.
Passionné d'histoire de l'art et de cinéma, c'est dans ce deuxième domaine qu'il fera ses études à l'université. Tout en réalisant divers court-métrages, il est l'assistant d'un antiquaire parisien. Le monde des collectionneurs lui servira pour son premier roman "Ailleurs si j'y suis" (prix Drouot 2007).
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