- Broché : 288 pages
- Editeur : FLAMMARION (11 mars 2020)
- Collection : Littérature française
- Un sujet difficile et peu abordé et pourtant à l’origine de tant de drames. Il n’est pas facile d’être mère et il est encore plus difficile d’avouer en être incapable.Pour elle, jusque là, tout se présentait plutôt bien, un mari sympa, une merveille de petite fille, pas de tracas matériels notoires. Cette deuxième grossesse inattendue, elle s’y était faite. L’arrivée du bébé se déroule aussi bien que possible. jusqu’à cet examen médical, qui lui fait découvrir une grain de beauté dans le cou de son fils. C’est banal, mais ce qui l’est moins, c’est que l’enfant se couvre peu à peu de ces marques tandis que sa peau fonce de plus en plus . Le verdict tombe, l’enfant est métis. Bien entendu de nombreuses interrogations surgissent , avec à la clé un secret de famille qui tombe. Le désarroi de cette mère qui se sent bafouée, se fonde sur ces révélations qui font basculer toutes ses certitudes. Et la conséquence est sans appel, l’ocytocine qui a du inonder son organisme à la naissance du petit, ne persiste plus guère après ces découvertes.Il paraît incroyable que l’on ne puisse s’attacher à un petit être issu de ses propres entrailles , et de n’en voir que les aspects négatifs : les contraintes, la dépendance, les cris. Et ce qui est pour Alban une différence sans handicap, dans ce qu’elle a révélé de sa famille, n’est pas acceptable pour elle. Ce n’est même plus de l’indifférence mais de la haine.Certes ce qu’elle vit est douloureux, mais j’ai été plus touchée par les sévices subis par l’enfant, au delà de la simple négligence, que par les états d’âme de cette femme au bord de la folie.Quelques invraisemblances : il est difficile de croire que l’entourage ne réagisse pas plus aux tentatives de masquer l’évidence, et ne perçoive le danger immédiat pour le petit .Le roman se lit comme un thriller, tant on craint pour la survie de ce petit Alban. La résolution est peut-être un peu rapide, mais il n’est pas facile de conclure une telle histoireLecture intéressante, à part quelques vices de forme.
La salle d’attente est noire de monde. Quatre mères patientent déjà avec leur marmot. Plus un père qui sauve tous ses congénères partis sans trop se poser de questions au boulot. Des magazines déchirés s’entassent sur la table basse. Tout le monde tente de s’y intéresser avant de reprendre son portable. Les parents peinent à tromper l’ennui. Pas les petits. Ça chouine, renifle, tousse et se mouche pendant que ça farfouille dans la malle où se mélangent jouets cassés et puzzles incomplets. Alban gazouille sur ses genoux. Il bave tant qu’il peut, le pauvre, mais contrairement aux autres n’a pas l’air malade. Eux sont juste là pour la visite des cinq mois.
*
Elle se sent trahie, roulée. Roulée dans la farine. Comme dans le conte de Grimm. Pas ballots, les sept chevreaux. Ils avaient très bien reconnu la voix rauque du loup. Et ce chacal n’aurait pas réussi à les berner si le meunier, terrorisé, n’avait pas blanchi sa patte. Car leur maman les avait prévenus : si vous lui ouvrez, il vous dévorera tout cru. Elle personne ne l’a avertie. Personne ne lui a dit que le blanc pouvait dissimuler du noir.
*
Lundi 5 février
Jambe gauche Beige Jambe droite Beige
Pieds Beige
Ventre Sépia
Bras gauche Beige Bras droit Beige
Poitrine Beige
Cou Sépia
Visage Beige
Dos Sépia
Amélie Cordonnier est journaliste depuis 2002 et auteure.
Elle est chef de rubrique Culture à "Femme Actuelle" depuis 2014 ainsi qu’à "Prima".
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