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A l'ombre des jeunes filles en fleurs ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Marcel Proust




Le livre de poche

672 pages
Date de parution: 
01/03/1992






Dans ce deuxième opus de La recherche, Marcel est un ado avide de relations avec des jeunes filles. Il est plus amoureux de l’amour que des jeunes personnes en question, à un tel point que quelque soit la demoiselle entrevue, elle devient l’objet exclusif d’un désir envahissant et incontrôlable. Gilberte Swan, la fille de Swann et d’Odette de Crécy est la première à ouvrir le bal. Malgré sa conduite peu amène envers le jeune homme qui est un peu collant dans son insistance à croiser son chemin et à manigancer pour se retrouver en tête à tête avec l’élue de son coeur, Marcel persiste et signe.  Et cette passion l’entraîne dans des stratagèmes complexes, y compris fréquenter plus que la convenance ne l’exige les parents de Gilberte. D’autant que ceux-ci connaissent l’écrivain à succès Bergotte, bénéfice secondaire non négligeable pour un aspirant écrivain.  Au cours de cette première partie, Marcel assise pour la première fois à une pièce théâtre dans laquelle joue la Berma. Et Proust décrit à merveille le désarroi de Marcel, qui voudrait à l’unisson de ceux qui sont sensé connaître les codes, admirer ce qui ne lui inspire que peu d’émoi. Comment sait-on que ce que l’on voit est admirable ? Quel sont les critères pour décider de la valeur d’une artiste ? 


Peu à peu Marcel se désintéresse de Gilberte et le départ vers Balbec signera la fin de cet amour.


Mais Balbec sera le lieu d’autres passions : l’amitié de Saint-loup, les échanges avec le peintre célèbre Elstir, puis la rencontre d’Albertine.


Marcel observe, avec avec finesse, le comportement de ses contemporains afin d’en comprendre les règles qu’il ne manque pas de s’approprier, tout en étant conscient de son inexpérience. 


Proust analyse avec une grande acuité le comportement de son narrateur, qui trouve dans la es situations les plus banales l’occasion de décortiquer les processus psychiques en cause. 


Même si cela reste une lecture complexe, du fait du style, de ces longues phrases à tiroir, il n’en reste pas moins que la lecture est passionnante. 




C'est en somme une façon comme une autre de résoudre le problème de l'existence, qu'approcher suffisamment les choses et les personnes qui nous ont paru de loin belle et mystérieuse, pour nous rendre compte qu'elles sont sans mystère et sans beauté

*

On a beau aimer le poison qui vous fait mal, quand on en est privé par quelque nécessité, depuis déjà un certain temps, on ne peut pas ne pas attacher quelque prix au repos qu'on ne connaissait plus, à l'absence d'émotions et de souffrances.

*

Puis si l'imagination est entraînée par le désir de ce que nous ne pouvons posséder, son essor n'est pas limité par une réalité complètement perçue dans ses rencontres ou les charmes de la passante sont généralement en relation directe avec la rapidité du passage. Pour peu que la nuit tombe et que la voiture aille vite, à la campagne, dans une ville, il n'y a pas un torse féminin mutilé comme un marbre antique par la vitesse qui nous entraîne et le crépuscule qui le noie, qui ne tire sur notre cœur, à chaque coin de route, du fond de chaque boutique, les flèches de la Beauté, de la Beauté dont on serait parfois tenté de se demander si elle est dans ce monde autre chose que la partie de complément qui ajoute une à une passante fragmentaire et fugitive notre imagination surexcitée par le regret.






Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust est un écrivain français. 

Issu d’un milieu bourgeois, cultivé et marqué par un entourage féminin, le jeune Marcel est de santé fragile ; il aura toute sa vie de graves difficultés respiratoires causées par l'asthme. 

Tandis que la première partie, "Du côté de chez Swann", passe inaperçue, "A l'ombre des jeunes filles en fleurs", le deuxième volet de la "Recherche" reçoit en 1919 le prix Goncourt. 

Dans l'ensemble de son œuvre, Proust questionne les rapports entre temps, mémoire et écriture. Connu pour la longueur de ses phrases parsemées de relatives au rythme dit "asthmatique", Marcel Proust reste une référence et un monument incontestable de la littérature française. Dans la "Recherche du Temps Perdu", il réalisa une réflexion sur le sens de l'art et de la littérature, sur l'existence même du temps, sur sa relativité et sur l'incapacité à le saisir au présent. (Source : Babelio)



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