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Dans le ventre du Congo ⭐️⭐️⭐️

 Blaise Ndala




  • Éditeur : Le Seuil (7 janvier 2021)
  • Langue :  Français
  • Broché : 368 page
  • Existe en version numérique 









A partir de l’Exposition universelle de 1958, en Belgique, où les organisateurs avaient imaginé mettre en scène un pavillon exotique exhibant des indigènes dans  un décor de pacotille sensé reproduire leur habitat primitif, Blaise Ndala s’attaque au vaste sujet de la colonisation, et des relations ambiguës entre les deux parties concernées. 


Si de nombreux paragraphes sont  consacrés à l’histoire du Congo, et ce n’est pas la partie la plus  facile a lire, la petite histoire est celle de la fille du roi des Bakubas , qui par une concours de circonstances se retrouvera parmi les congolais livrés en pature aux regards inquisiteurs des spectateurs  de l’Expo. Et dont on perdra la trace rapidement. C’est sa nièce qui tentera des années plus tard de comprendre ce qui s’est réellement passé à Bruxelles en 1958. Tâche ardue, la plupart des protagonistes ont disparu et les indices ont été soigneusement cachés.



Si l’intrigue est passionnante et l’analyse exhaustive, et portée par une écriture riche et recherchée, la lecture n’est pas facile. On souffre un peu lorsque l’on est ignorant en ce qui concerne l’histoire du Congo, et les générations de rois qui se succèdent, même rapportées au travers de légendes intéressantes ne peuvent laisser de traces profondes dans une mémoire vierge de ces connaissances.  


Lecture très intéressante mais exigeante. 


Merci à Babelio et aux éditions du seuil






Dans un grand rire qui ponctuait toujours son sarcasme le mieux senti, le sociologue avait répliqué que son ami, si perspicace et honnête qu'il fût, n'avait pas cherché à savoir pourquoi la langue française pourtant si riche, utilisait le même vocable, « hôte », pour désigner à la fois celui qui accueillait et celui qui était accueilli. Plus grave, selon lui, Francis n'avait pas compris que pour le vieux continent l'accueil était la solution et non le problème.

*

Qu'est-ce qui lui faisait croire, même en se fiant au prétendu caractère sacré de la transmission que lui serinait  Jeff l'Africain, il réussirait là où son père avait lamentablement échoué ? Quelles garanties avait-il que le destin le convierait à une loterie d'où ressortirait un enfant dont il saurait se montrer digne, lui, Francis Dumont, quoi qu'il advienne, quoi qu'il lui en coûtât. 

*

Tant qu'il me reste un souffle, enseignant, tant que la tombe à mon égard continue de prendre son mal en patience, laissez-moi revenir à l'essentiel : depuis que la Terre est notre demeure commune, des peuples se rencontrent, tantôt dans la joie, tantôt dans la douleur, tantôt dans l'étreinte de l'allégresse, tantôt sous le joug de la barbarie. Ce ne sont pas les blessures qu'ils s'infligent les uns aux autres qui comptent le plus lorsque le temps éclaire enfin nos vacillantes illusions de discernement.  Ce qui  l'emporte, fils, c'est que leurs enfants après eux en retiennent afin de bâtir un monde moins répugnant que celui qui les a accueillis.






Blaise Ndala est né en 1972 en République démocratique du Congo, pays qu’il quitte en 2003 pour la Belgique où, grâce à une bourse de la coopération belge, il poursuit des études de droit. En 2007, il s’installe au Canada, dans la région de la capitale nationale. (source : Babelio)





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