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Les derniers jours de Rabbit Hayes ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Anna McPartlin




  • Éditeur : Cherche Midi (18 février 2016)
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Valérie Le Plouhinec
  • Broché : 464 pages





Autant le dire tout de suite, le sujet est des plus tristes et des plus dramatiques : l’agonie d’une femme encore jeune, mère d’une fillette de dix ans, et qui malgré une détermination et une rage de vivre remarquables, devra s’avouer vaincue et baisser les bras.


Dit comme ça, j’ai déjà perdu un bon nombre de potentiels lecteurs ! Et pourtant il y a une telle humanité dans ce roman qu’il vaut la peine d’être lu et il est suffisamment emphatique et pour ne pas verser dans le lacrymal (en sachant qu’en tant que lectrice « éponge », je fonds facilement en larme lorsqu’un personnage que l’ai aimé me fait l’affront de me lâcher à la fin).Il ne s’agit pas d’un divulgachage, puisque le titre est clair à ce sujet.


C’est donc un cancer du sein, traité avec succès dans un premier temps mais récidivant avec une agressivité sans commune mesure avec le premier épisode, qui est l’objet du combat de Mia, dite Rabbit. Un vrai combat comme il apparaît dans les extraits du blog qu’elle tient, tant que ses forces le lui permettent. Pour elle, pour toutes les autres victimes de cette maladie et pour sa famille.


 A travers l’histoire de chacun, le puzzle familial prend forme et les amours comblées ou déçues, les amitiés, les rivalités et les  blessures ordinaires de la vie composent un tableau à la fois disparate et fédéré par les liens profonds de cette famille, cristallisés autour de Rabbit.


Bien sûr, c’est dur, la mièvrerie n’est pas d’actualité dans ce roman et la maladie n’est pas romantisée. Mais c’est l’amour qui prédomine dans le récit.



Très belle lecture.





Dehors, on entendait de la musique pop, un enfant poussa un cri de joie strident, et un barbu équipé d’une pancarte « Marchez avec Jésus » sautillait sur place. Le cuir du siège était chaud contre la cuisse de Rabbit. La voiture avançait lentement, engluée dans le flot dense et régulier de la circulation qui serpentait à travers la ville. Il fait beau aujourd’hui, pensa-t-elle avant de sombrer dans un demi-sommeil.































*











Puisqu’on en parle, tu crois que l’oncle Davey est homo ?

– Absolument pas.

– Qu’est-ce qui te rend si sûre ?

– Je l’ai surpris au lit avec la meilleure copine de ma mère, Marjorie, quand j’avais dix ans.

– Non !

– Ils m’ont dit qu’ils jouaient à saute-mouton ! »

Stephen faillit s’étouffer avec son sandwich tellement il riait, et Juliet se laissa aller à faire de même. Oh, maman, pardonne-moi. J’espère que ça va. Tu me manques. Je t’aime. Reviens à la maison.


*


Grace était tombée amoureuse de Lenny dès le jour où elle l’avait rencontré. Ce n’était pas le plus bel homme du monde, mais il avait un sourire chaleureux et un regard triste et pensif, et quand il l’avait frôlée par inadvertance dans la salle de pause, sa peau l’avait picotée et ses tripes s’étaient serrées. « Lenny », s’était-il présenté en lui tendant la main. Son père l’avait mise en garde contre les dangers d’une poignée de main molle, si bien qu’elle l’avait serrée fermement, trop fermement, à vrai dire, à tel point qu’il avait poussé un petit cri et l’avait frottée avec l’autre aussitôt qu’elle l’avait lâchée.



 



Anna McPartlin  publie son premier roman "Pack Up The Moon" en 2006.  C'est immédiatement un best-seller en Irlande avec des traductions à l’étranger.

"Les Derniers Jours de Rabbit Hayes" (The Last Days of Rabbit Hayes, 2014) est son sixième roman et le premier publié en France.

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