Antonio Ferrara
- Éditeur : Bayard Jeunesse (6 janvier 2021)
- Langue : Français
- Broché : 144 pages
- Traduction (Italien) : Marc Lesage
Il est napolitain. L’école, c’est une option que sa famille l’incite à laisser tomber. Parce que, qui pourrait vendre les doses de neige que ses deux petites soeurs conditionnent avec soin et dextérité à la maison ? Les vrais nécessités éducatives, son père est là pour les lui transmettre, comme savoir se servir d’une arme.
Ecartelé entre son rêve de devenir journaliste, encouragé par son prof d’italien, et les injonctions familiales, l’enfant hésite. Jusqu’au drame qui modifiera la donne.
Court roman écrit sur le ton de la sincérité enfantine. On perçoit le dilemme du gamin, tiraillé entre ses aspirations et la réalité d’une famille mafieuse, et dangereuse. Et le débat intérieur ne se situe pas sur le plan de la morale. Les activités du père, bien que clairement ressenties comme illicites, ne sont pas remises en cause d’un point de vue éthique. Juste un obstacle pour vivre selon ses rêves d’enfant. Quelques adultes prendront des risques pour essayer de récupérer l’enfant prometteur.
La parole donnée à l’enfant confère un ton de sincérité naïve au propos et le porte superbement.
C’est un état des lieux désolant et une prise de position courageuse , qui dénonce l’enrôlement des enfants à un âge qui rend difficile le discernement.
Roman nécessaire, mais sans doute pas suffisant.
Merci à Babelio et aux éditions Bayard Jeunesse
Il avait une bague en diamant à chaque doigt. Et aux deux mains. Dix doigts, dix bagues. Le jour où ils l’ont jeté dans le ciment frais, ils ont pris ses bagues en lui coupant les doigts, tous les dix.
*
Je voulais faire bonne figure devant mon père.
Dans la voiture, il avait l’air soucieux. Ce n’était pas facile de vendre de la coke, je le comprenais. Il fallait faire attention à tout. Aux flics, à la concurrence, aux clients. Tes mais pouvaient devenir tes ennemis. Il fallait du sang-froid, du courage. Mon père en avait énormément du courage, même que ça fichait la trouille aux autres. Et moi, j’étais fier d’être son fils.
*
Là-dessus, les serveurs nous ont apporté du homard, du caviar, des huitres, du bin vin. Ils nous ont même apporté des desserts et du champagne. Et le plus fort, c’est qu’à la fin du repas, nous n’avons rien payé.
Né en 1957, à Portici, près de Naples (Italie), Antonio Ferrara a étudié à l'Institut d'art Salazar (Naples). Il vit et travaille à Novare.
Il a travaillé sept ans dans un centre d'accueil pour mineurs, où il s'est intéressé à la psychologie du développement et à l'écriture comme outil pour raconter le mal-être. (Source Babelio)
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