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Ne pleure pas sur la Grèce ⭐️⭐️⭐️⭐️

Bruno Doucey 





  • Éditeur : Editions Bruno Doucey (7 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 228 pages
  • Première sélection Prix Orange





« Ce matin-là les enfants ont rendez-vous avec le vent »


Sur une petite île grecque, ils font ce que tous les enfants du monde font : ils explorent, avant que les années et les désillusions les fassent abandonner leur quête vagabonde. Et pourtant le voyage ne fut pas sans péril. Sur l’île, un bâtiment abandonné  est le dernier rempart de l’aventure, mais faut-il s’y risquer ?


Flash-back : avril 1967, les militaires s’emparent du pouvoir à Athènes. 


Le narrateur revient de Crête, séduit par l’île et surtout par une jolie crétoise férue de poésie. Pour son premier job à Paris, il est chargé de collecter des articles pour la revue de presse d’une maison d’édition. Le tri très sélectif qui en résulte est remarqué par un de ses employeurs qui en soupçonne l’origine. Et qui l’envoie sur place avec un prétexte humanitaire, pour qu’il tente de retrouver sa belle qui a disparu après quelques messages laconiques.



C’est ainsi que l’auteur nous remet en mémoire les heures sombres et pas si lointaines qui ont vu la Grèce sombrer sous le joug d’une dictature immonde, alors que tout était prétexte à enfermer toute personne suspecte de s’acoquiner avec les gauchistes. 


L’enquête menée nous entraine sur les traces de la belle mais aussi de son  poète élu, Yannis Ritsos lui aussi prisonnier.


Très belle évocation historique doublée d’une histoire émouvante et portée par les mots du poète.



La veille, après avoir découvert qu'un palais inhabité se trouvait à deux pas du camp où sont parquées leur famille, certains de ses camarades s'était montrés plus vindicatifs. Cette porte délabrée retient une chaîne rongée par le temps, il faudrait la forcer. Pourquoi ne pas investir les pièces vides, trouver des chambres, dormir dans des lits, se servir des latrines, être à l'abri du vent, de la chaleur ou de la pluie ? Après tout, quel mal y aurait-il à faire revivre un bâtiment laissé à l'abandon, quand des dizaines de familles dorment sous des tentes fournies par le HCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ?

*

La stratégie du régime est presque toujours la même : on laisse monter les organisations clandestines, on laisse grossir les groupuscules, les plus prudents s'enhardissent, les meneurs se découvrent… Et quand vient l'heure du coup de filet , parce que cette heure finit toujours par arriver, la prise est d'envergure. Putain de fascistes, qui agissent avec des étudiants épris de liberté comme on le fait avec les filières de la drogue ou du grand banditisme !

*

Ah ! Le bruit que font les mots… En août, tandis que la chaleur fait éclater les pierres, ce diagnostic se fige dans la conscience du poète comme un clou rouillé dans le mur. Un clou, et rien de plus, qui n'empêchera pas la lune de se lever ce soir




Bruno Doucey est un écrivain, poète et éditeur.

Il a été longtemps professeur de lettres et formateur à l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM).

Il est auteur de nombreux ouvrages pédagogiques à destination des enseignants, proposant une réflexion essentielle sur la pédagogie de la poésie à l'école, ainsi que d'études critiques consacrées à Marivaux, Patrick Modiano, J.M. G. Le Clézio, Francis Ponge, Claude Roy, Jean Tardieu, etc.
(Source Babelio)


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