Bénédicte Soymier
- Éditeur : Calmann-Lévy (6 janvier 2021)
- Langue : Français
- Broché : 336 pages
- Première sélection Prix Orange
Il est minable. Pas beau, mal fringué. Et ce n’est pas un délit de sale gueule, car en plus il a ce petit quelque chose malsain qui vous met mal à l’aise. Impossible de déceler la moindre parcelle de beauté intérieure. Conséquence logique : il est seul, dans un appartement confortable d’où il peut fantasmer en regardant la belle Mylène sa voisine. L’idylle sera de courte durée, Mylène comprend vite son erreur. Par contre, Angélique, sa collègue semble une proie plus facile. Seule avec un enfant , elle cède à la demande de Paul. Et emménage avec lui.
Le duo victime-prédateur est parfaitement restitué. Chacun reproduisant un fonctionnement délétère, calqué sur des schémas qui font partie de leur histoire personnelle. On déteste le type, et on a juste envie de secouer la demoiselle pour lui ouvrir les yeux.
La narration est menée avec une maîtrise remarquable. Des phrases courtes qui illustrent bien le fonctionnement impulsif et à court terme de cet homme gouverné par ses pulsions.
Le scénario est bien rodé, et reproduit avec fidélité ce fonctionnement prédateur-proie, promis dès les premiers échanges à une issue délétère, avec une violence qui s’auto-alimente et un cercle vicieux dont il est difficile de rompre l’enchaînement. Les remords sont des vérités brèves qui l’instant d’un « plus jamais » annihilent toute volonté de s’extraire de cet enfer quotidien.
Premier roman abouti, dont on aimerait que les personnages ne soient que des caricatures.
Infirmière, Bénédicte Soymier exerce dans le Doubs.
Lectrice éclectique, passionnée de littérature, elle partage ses avis de lecture sur son blog Au fil des livres. "Le mal-épris" est son premier roman.
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