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Nos corps étrangers ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ ❤️

Carine Joaquim



  • Éditeur : Manufacture de livre éditions (7 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 240 pages
  • Première sélection Prix Orange








Lu  d’une traite et quasiment en apnée, cette histoire bien ancrée dans notre réalité se reçoit comme un coup de poing dans le ventre. 


Un couple qui survit sur les acquis fragiles des premières années et du bonheur précieux suscité par la naissance de leur fille, Maëva,   quitte Paris pour la proche banlieue dans l’espoir de réparer le tissu déchiré de leur union, bafouée par l’infidélité de monsieur. Madame va mal et le bébé qui avait illuminé sa jeunesse, est à présent une ado grincheuse. Autant dire que les fondations s’effritent. 

Madame essaie de s’en sortir en s’inventant une passion pour la peinture, tandis que Monsieur s’épuise dans les transports en commun. Et Maëva tombe en amour, avec un camarade de classe, qui cache derrière une carrure de rugbyman un passé lourd de ruptures et de souffrance.


Si on ajoute la présence en classe d’un ado atteint d’une maladie qui l’expose à la bêtise des autres collégiens, tout est en place  pour que les drames en chaine se déclenchent, en emportant avec eux les bases instables de ces destins.


L’écriture porte magnifiquement ce récit, noir, bouleversant, révoltant. Pas de jugement, chaque personnage agit avec la sincérité de ses convictions, avec plus de passion que de morale, pour tenter de préserver un semblant de cohérence au sein de ses certitudes.  Et pour chacun, on pourra trouver, non une excuse, mais une explication à des comportements odieux. 


Magnifique roman, et piste de réflexion sur de nombreux sujets de sociétés .









Après le retour de Stéphane à la maison, quelques années auparavant, ils s’étaient accordés tacitement sur le rôle dévolu à chacun, et tous l’avaient joué à la perfection. Le gentil mari. L’épouse digne. La jolie petite fille bien coiffée qui racontait, ses journées d’école en se persuadant que ça intéressait vraiment quelqu’un. Et en coulisses, ça déguelait dans la nuit, ça pleurait sous la couette, ça fuyait de tous les côtés. Rien n’avait plus jamais été étanche.

*

Parce que sa grand-mère eut la mauvaise idée de mourir à la fin de l’été, Maëva ne fit pas sa rentrée scolaire comme tout le monde. Pendant que les élèves de sa future classe faisaient connaissance avec leurs professeurs et découvraient leur emploi du temps, elle se tenait là, droite et stoïque dans un petit cimetière de province, à regarder le cercueil en bois laqué descendre au fond d’un trou boueux.

*

l avait ensuite assisté à l'effondrement de Carla, tandis que le naufrage d'Élisabeth se poursuivait malgré son retour. Les voir souffrir toutes les deux à ce point, à cause de lui, lui fit même envisager plusieurs fois le suicide. S'il était capable de répandre autant de malheur, disparaître serait bénéfique pour tout le monde. 







Née en 1976 à Paris où elle grandit, Carine Joaquim vit aujourd’hui en région parisienne et y enseigne l’histoire-géographie. Si elle écrit depuis toujours, c’est depuis six ans qu’elle s’y consacre avec ardeur. 'Nos corps étrangers' est son premier roman publié
(Source : Babelio)




















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