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Grande couronne ⭐️⭐️⭐️

 Salomé Kiner




  • Éditeur ‏ : ‎ BOURGOIS (19 août 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 288 pages








Elle a quatorze ans, une mère dont la dépression ne s’arrange pas lorsque le père les quitte, une soeur rebelle, deux frères, l’un obsédé par la guerre et l’autre handicapé.

 Mais ce qui lui pèse le plus,  ce sont les habitudes de consommation de la mère,  qui refuse de tomber dans les pièges grossiers posés sur sa route dans les rayons des magasins (et en 1990, c’est moins tendance qu’en 2020, et carrément craignos de s’exhiber avec des sous-marques, qu’elles concernent des vêtements ou des compotes). 

Comment réaliser ses rêves de Reebock, ou de sac Vialhero ? C’est Nelly, une fille du collège qui lui propose de se faire de l’argent de poche facile : elle intègre le réseau Magritte…


L’histoire met mal à l’aise, les mots sont crus, émis par une gamine de quatorze ans pour décrire ce qu’elle vit au quotidien auprès des « zguègues » qui la reçoivent dans leur voiture le temps d’une gâterie ! Et la désinvolture apparente de l’adolescente est édifiante. Et pourtant il y a derrière le récit explicite, un art de manier l’humour qui détend un peu l’atmosphère glauque du roman. 


Cependant, même si elles ont un sens dans l’histoire, les scènes de sexe sont un peu trop insistantes, et il existe une certaine complaisance à en rajouter. 


Avis mitigé donc pour ce roman qui a malgré tout de dénoncer la prostitution adolescente.



Je n'imaginais pas qu'Amanda serait mère a 19 ans et ventouserait sa collection de peluche sur le pare-brise de sa Ford fiesta. À l'époque elle vivait en caravane dans le jardin de ses parents. Un mobil-home tapissé de moquette avec une lampe à lave et un bocal de poissons combattants.

*

J'ai regardé le bassin du lavoir, le muret, Angélique, la plaque d'égoût je m'entraînais à cracher et la plaque commémorative de Jean-Jacques Rousseau qui parle du lavoir dans ses Confessions : c'était un livre sur son enfance qu'on a étudié à l'école et grosso modo le truc le plus palpitant qui lui soit arrivé dans sa jeunesse c'est d'avoir cassé son peigne. Comme disait Kat Linh, la vie au Moyen Âge ça avait pas l'air très golri.

*

J'ai vu défiler mes pensées négatives. La police appellerait ma mère, ma mère sauterait sur l'occasion pour mettre mon père  face à ses responsabilités. Mon père m'enverrait en Pologne dans un camp de redressement. J'allais finir ma vie noyée par mes codétenues dans un lac radioactif.



Salomé Kiner est née en 1986. journaliste, elle collabore à de nombreux médias, dont le journal Le Temps et la revue Mouvement. Grande couronne est son premier roman (Source : éditeur)

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