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Le chat, le général et la corneille

 Nino Haratischwili

⭐️⭐️⭐️⭐️



  • Éditeur ‏ : ‎ Belfond (19 août 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 592 pages
  • #NinoHaratischwili #NetGalleyFrance






C’est entre deux périodes, 1996 et 2016, et dans deux décors, la Russie et la Tchétchénie , que se déroule l’intrigue de ce roman fleuve. 


L’autrice nous convie d’abord à la présentation des personnages, nombreux, et les portraits sont volontiers détaillés, exhaustifs et même parfois répétitifs. C’est le premier écueil. Il faut donc parcourir un bon tiers du récit pour commencer à comprendre ce qui va en être la trame principale.


Une fois dans le sujet lancé et exploré, on est bien sûr happé par cette quête d’un des personnages, décidé à exorciser son passé et à expier ses fautes passées, que l’on découvrira peu à peu.


L’intérêt principal du roman est de mettre en lumière une partie de l’histoire de cette petite république enclavée aux confins de la Russie et qui ne fait parler d’elle en Europe de l’Ouest que lorsque que des faits militaires le mettent à feu et à sang. 


Par contre, la lecture est laborieuse, car, comme évoqué plus haut l’histoire met beaucoup de temps pour démarrer, les portraits sont exposés avec de nombreux détails souvent répétitifs qui alourdissent l’ensemble. 


Quelques erreurs aussi sont à noter : difficile de sectionner une aorte en portant un coup à la gorge !


Malgré l’intérêt de l’intrigue, passionnante, et le suspens généré par ce qui est révélé à petites touches, on a l’impression globale d’un roman bavard. Quelques coupes et un allègement du texte auraient vraiment pu faire de ce roman un coup de coeur.


Merci à Netgalley et aux éditions Belfond




Et pourtant, une fois arrivée sur de nouvelles rives, dans de nouvelles réalités, tandis qu'ils construisaient leur vie à la sueur de leur front,  posant tant bien que mal une brique sur l'autre, ils s'étaient rendu compte que l'enfer leur manquait, cet enfer qu'ils avaient quitté avec tant de détermination. Car l'endroit avait beau puer le soufre, c'était leur enfer à eux, ils en connaissaient le moindre recoin, ils y avaient des camarades de  combats et des compagnons d'infortune, ils étaient les rois de cet empire déchu.

*

Dans un monde où l'on se retrouvait forcé de choisir entre devenir un meurtrier et se tirer une balle dans la tête, dans un monde où l'on violait parce que l'occasion se présentait, il n'y avait plus de bonne option. Il ne restait qu'une seule aspiration, l'aspiration au pouvoir. Un pouvoir qui ne connaissait ni compassion ni miséricorde et était sa propre fin.

*
Était ce si facile de se laisser intimider ? De renoncer à toutes ses convictions sous prétexte que l'on se trouvait dans un lieu où elles n'avaient plus cours, voire étaient réprouvées ou proscrites ? Était-ce le mécanisme naturel dans un état qui réécrivaient sa propre histoire, où l'on faisait passer des mensonges pour la vérité et la vérité pour un mensonge ?





Nino Haratischwili est née en 1983 à Tbilissi (Géorgie). En 2011, elle a reçu le Prix du premier roman du Buddenbrookhaus Lübeck pour son livre Juja. Mon doux jumeau – son premier livre traduit en français – a été récompensé la même année par le Prix des éditeurs indépendants. 










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