Kazuo Ishiguro
- Éditeur : GALLIMARD (19 août 2021)
- Langue : Français
- Broché : 384 pages
- Traduction (Anglais) : Anne Rabinovitch
Pas d’ancrage temporel pour ce roman de science-fiction, situé dans un futur indéterminé. On se déplace encore en voiture que l’on pilote, les oblongs sont l’équivalent de nos téléphones mobiles et l’intelligence artificielle ne fascine plus personne : elle existe, et on est en droit d’y recourir.
C’est Klara qui parle, une adolescente en quête d’une amie réelle, alors qu’elle est le fruit d’une conception technique aboutie. Josie la repère dans la vitrine, et souhaite de tout son coeur acquérir l’Amie Artificielle qui la soutiendra dans ses moments de faiblesse. On l’apprend rapidement, Josie est gravement malade.
Si l’histoire débute à la façon d’un roman jeunesse, on n’en reste pas là. C’est peu à peu que l’auteur, par petites touches, développe un récit complexe, bien au delà d’un débat autour de l’intelligence artificielle. C’est de la vie, de ses limites et de ce que la technologie peut apporter pour compenser la perte, qu’il s’agit.
L’environnement est décrit à l’aune de ce que perçoit Klara, avec des paysages pixelisés avant d’apparaitre compréhensibles, au gré de ses performances techniques et de l’énergie dont elle dispose.
Est-elle conçue pour ce culte inconditionnel du Soleil, sorte de Dieu bienfaisant, source d’une énergie indispensable mais aussi objet de prières importantes ?
On comprend aussi qu’une terrible forme de sélection sociale décide du destin de chaque individu. L’humain utilise les progrès pour le meilleur et pour le pire.
Le roman démarre lentement, mais à petites touches on perçoit les enjeux ce cette histoire et ce personnage artificiel est malgré cela émouvant, et pose la question fondamentale : qu’est-ce qu’être humain ?
Belle découverte de cet auteur, Prix Nobel de littérature en 2017.
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